Erin brockovich, seule contre tous - 8/10

Un film de Steven Soderbergh (2000 - USA) avec Julia Roberts, Albert Finney, Aaron Eckhart, Marg Helgenberg

Passionnant.

L'histoire : Erin Brockovich élève seule ses trois enfants et n'arrive pas à trouver de job, n'ayant aucune formation dans quoi que ce soit. Et quand elle trouve un boulot, elle a du mal à le garder, à cause de sa franchise, pas du tout politiquement correcte, de ses tenues sexy, et de sa propension à privilégier toujours ses enfants à l'entreprise. Après un accident, elle fait la connaissance, pour la défendre, d'un avocat tenant un petit cabinet. N'ayant pu gagner son procès (à cause du bagoût d'Erin, toujours mal à propos...), il se voit proprement incendier par la belle, qui exige un emploi en guise de compensation. L'homme est un gentil garçon, il lui déniche un petit poste. Erin tombe alors sur des dossiers qu'elle trouve étranges. Et comme personne ne veut prendre le temps de lui expliquer ou de la former, elle doit les décortiquer toute seule pour y comprendre quelque chose. Et elle découvre une incroyable manoeuvre de la part d'un gros industriel qui, contre des sommes d'argent minimes, tente de cacher les maladies mortelles que provoquent la pollution de son usine... Erin, née justicière, veut absolument ressortir cette affaire des tiroirs poussiéreux où ils traînaient.  

Mon avis : Un très excellent film, inspiré d'une histoire vraie ; un des meilleurs de Soderbergh, selon moi, dont l'oeuvre est assez inégale. Réalisation assez académique, sans effets spéciaux, sans esbrouffe, sans filtre, sans minimalisme non plus. Du classique, du cousu main. Moi j'aime bien !

L'histoire en elle-même est déjà énorme, pas besoin d'en rajouter, d'autant qu'avec Julia Roberts, on a également une méga star. Qui défend son personnage avec une vigueur, une énergie, une drôlerie et un charme... éblouissants. Cette actrice est une pure merveille. Et on ne peut, à travers elle, qu'admirer le courage de cette femme, Erin Brockovich, la vraie (qui fait un petit caméo au début du film, en serveuse dans une cafet'), mère seule avec trois enfants, des petits jobs de misère, mais une volonté d'acier lorsqu'il fallut combattre ce scandale qu'elle découvrait.

La séduction du personnage tient dans son contraste : fille de quartiers populaires, un brin vulgaire (ah la démarche avec ses sabots à talons !), trop franche, trop spontanée, mais dotée d'un courage, et d'une persévérance incroyables, qui forcent les barrages que tentent de bâtir contre elles les bien nés, les bien éduqués.

L'intérêt pour l'histoire ne faiblit pas, d'un bout à l'autre du film (2h10), grâce à un dosage parfaitement équilibré entre le factuel, le judiciaire, l'humour, la romance, l'émotion. Des films où sentiment et message politique tiennent la vedette... pas facile, mais réalisable ; la preuve !

Erin poursuit aujourd'hui les mêmes combats, et a fondé son propre cabinet pour les instruire.

Auprès de Julia, Albert Finney et Aaron Eckhart jouent les preux chevaliers, malmenés parfois par leur guerrière de choc, mais prêts à tout pour l'aider. Les deux acteurs sont parfaits. La dernière scène, où Ed donne son chèque de prime à Erin, avec un regard d'enfant de dix ans en train de faire une bonne blague, est formidable. Et celle, peu de temps avant, où Erin explique devant l'associé et son assistante, médusés, comment elle a réussi à obtenir ses 634 signatures... Inoubliables Julia et Albert, en parfaite osmose complice !

Le film bénéficie d'une critique plus que favorable et il a fait un carton en France : 2.500.000 entrées.