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Blackalicious & Lifesavas + Otis Stacks

Publié le 25 octobre 2015 par Misterblog

blackalicious-moulin

Photos du concert ICI

22 Octobre 2015, Moulin Club.

Si la programmation du Moulin depuis qu’il a rouvert fait souvent la part belle au rap hexagonal, les concerts de hip hop US s’y sont fait jusque là très rares et hasard du calendrier il y en a deux à quelques semaines d’intervalles.

Avant la venue des Cunninlynguists c’est un joli plateau proposé par l’asso Comparses & Sons (à qui l’on doit d’avoir vu d’excellents concerts de The Coup ou The Procussions à Venelles) avec Blackalicious dont c’est le tout premier passage à Marseille.

La première partie est assurée par le duo Otis Stacks du Danois JustMike, producteur de Dafuniks avec sur scène le chanteur californien Elias et le rappeur JGivens.
Ambiance très timide pour un groupe qui livre pourtant une prestation des plus plaisantes.

Le costaud Elias n’a pas vraiment la voix qui correspond à son allure et s’avère un soulman délicat, parfois à la limite du mieleux.

Une voix qu’on pourrait rapprocher des Anglais Smooth & Turell ou de Jamie Woon, puissante et pleine de variations.

Pour ce qui est de JGivens, on appréciera ce coté prédicateur décalé avec un flow saccadé mais intelligible.

Le public réagira surtout lors d’une reprise du « Ms Fat Booty » de Mos Def puis d’un titre sur l’instru du « Simon Says » de Pharaohe Monch, deux tubes devenus des classiques sortis en 1999, l’année où l’on a découvert Blackalicious avec l’album « Nia ».

Un coup d’essai qui reste leur coup de maître, mêmes si les disques qui lui ont succédé (« Blazing arrow » (2002), « The Craft » (2005) et le tout récent « Imani vol.1 ») n’ont pas à rougir de la comparaison.

J’ai eu la chance de les voir en 2003 puis 2006 aux Eurockéennes de Belfort, la première fois ils avaient retourné un chapiteau avec grande classe, la deuxième dans une plus grande scène et en plein après midi m’a moins laissé de souvenirs.

Cette toute première date marseillaise tombe vraiment bien après avoir écouté en boucle leur dernière galette depuis quelques semaines, dans une petite salle toute acquise à leur rap funky et hyper percutant.

On avait eu l’occasion de voir le dj Chief Xcel à Marsatac en 2013 avec le projet (passé un peu inaperçu) Burning House mais quelle joie de retrouver cet incroyable performeur qu’est Gift Of Gab.

Il a certes pris un coup de vieux certain au niveau visuel et sera assis à de nombreuses reprises, il n’en demeure pas moins un des mc’s les plus impressionnants de la planète rap, avec ce timbre rocailleux et ce flow hors norme qui ferait passer Eminem ou Busdriver pour Grand Corps Malade.

Blackalicious ne sont pas seuls sur scène, il y a leurs protégés Vursatyl et Jumbo du groupe Lifesavas pour les épauler, et quasiment donner un concert dans le concert.
Loin de parasiter l’ensemble, ce micro partagé va donner un live d’une grande générosité, au rythme à couper le souffle, il a du durer un peu plus d’une heure sans aucun temps mort.

Leur collaboration sur le dernier album de leur aînés, « That night » était déjà un des sommets du LP, c’est aussi un des morceaux les plus appréciés du public.

Les autres pépites du disque semblent avoir été composés pour bouger les foules, de « Alpha & Omega » en passant par « The Blow Up », « Blacka » et le single « On Fire tonight ».

Les classiques du duo sont quasi tous au rendez vous, de « Deception » à « Paragraph President » en passant « Make you feel that way », « Chemical » sans oublier LE moment de bravoure « Alphabet aerobics ».

Un de ces moments de bravoure où plus Gift Of Gab rappe vite plus l’assistance se lâche, crie et ondule autant que permet cet espace confiné.

Une soirée remarquable autant pour le public que pour le groupe qui s’il a beau avoir des années de concerts et gros festivals derrière lui, semblait vraiment ravi d’une ambiance pareille.


Classé dans:live review

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