La réduction des niveaux de lymphocytes B permet chez certains patients atteints de sclérose en plaques (SEP) de diminuer considérablement les poussées rémittentes de la maladie. Mais le processus sous-jacent, notamment anti-inflammatoire, restait à élucider. Cette équipe canadienne identifie l’existence de différents types de lymphocytes B, dont certains favorisent l’inflammation, d’autres la freinent. Les conclusions, présentées dans la revue Science Translational Medicine, contribuent à une meilleure compréhension des mécanismes responsables de la maladie et désignent une nouvelle cible thérapeutique, ce type bien précis de lymphocytes B.
Les chercheurs de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal, de l’Université McGill et du CUSM se sont concentrés sur les lymphocytes B, un type de globules blancs jusque-là négligés dans la SEP. Pourtant, de récentes études ont révélé que la déplétion de lymphocytes B permet, dans certains cas de réduire considérablement l’activité récurrente ou rémittente de la maladie. En comparant des échantillons provenant de participants atteints de SEP et de sujets sains, les chercheurs découvrent l’existence de différents types de lymphocytes B aux effets parfois opposés. Ils constatent que les lymphocytes B producteurs d’une protéine, GM-CSF (ou Granulocyte Colony Stimulating Factor), sont plus fréquents et plus sujets à l’activation chez les patients atteints de SEP. Ils montrent que ces lymphocytes B favorisent les réactions pro-inflammatoires des cellules immunitaires en cause dans la SEP.
Diminuer le nombre de » mauvais » lymphocytes B : les chercheurs confirment que la déplétion de ces lymphocytes B spécifiques réduit les réactions pro-inflammatoires des cellules myéloïdes. Diminuer le nombre de ces lymphocytes B produisant GM-CSF permet en fin de compte de réduire la fréquence et la sévérité des poussées de la SEP. Il s’agit donc maintenant de travailler aux méthodes possibles de déplétion de ce type de globules blancs, en ciblant bien ces "mauvais" lymphocytes B et en préservant les "bons" lymphocytes B. Bref, à un traitement plus sélectif permettant de réduire le risque d’affaiblir le système immunitaire à long terme.
C’est l’espoir d’une prochaine génération de traitements ciblés capables, un jour, de guérir cette maladie invalidante, concluent les auteurs.
Source: Science Translational Medicine 21 Oct 2015: DOI: 10.1126/scitranslmed.aab4176 Proinflammatory GM-CSF–producing B cells in multiple sclerosis and B cell depletion therapy (Visuel Inserm)
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