Mon Roi au cinéma !

Publié le 20 octobre 2015 par Lesfillesduweb @lesfillesduweb

C’est demain que sortira au cinéma le film Mon Roi, de Maïwenn ! Après une promotion marathon au cours de laquelle la réalisatrice et ses acteurs nous ont mis l’eau à la bouche, place enfin au long métrage tant attendu !

Pour rappel, voici le synopsis :

Tony est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendante du personnel médical et des antidouleurs, elle prend le temps de se remémorer l’histoire tumultueuse qu’elle a vécue avec Georgio. Pourquoi se sont-ils aimés ? Qui est réellement l’homme qu’elle a adoré ? Comment a-t-elle pu se soumettre à cette passion étouffante et destructrice? Pour Tony c’est une difficile reconstruction qui commence désormais, un travail corporel qui lui permettra peut-être de définitivement se libérer…

Après Le Bal des Actrices et Polisse, Maïwenn signe une fois de plus un film poignant et réaliste, au cours duquel le spectateur reste captivé pendant plus de 2h. Mais comment a-t-elle préparé celui-ci ? Interview !

Mon Roi traite d’un amour passionnel et destructeur qui s’étale sur dix ans. C’est une chronique très distanciée sur le couple ; un film très différent de ceux que vous avez réalisés jusqu’ici.
C’est un sujet que je porte depuis des années et dont je repoussais sans cesse la réalisation. Il me faisait peur, je sentais que je n’avais pas la maturité suffisante pour le traiter.

Qu’est-ce qui vous effrayait ?
Les moments heureux qu’ils traversent avant de se déchirer –j’ai réalisé à quel point c’était dur pour moi de montrer des gens heureux au cinéma. Il fallait comprendre pourquoi ils reviennent sans arrêt l’un vers l’autre, pour comprendre pourquoi ils ne peuvent pas rester longtemps l’un sans l’autre. Il fallait que leur rencontre soit forte.

Le personnage de Georgio est d’autant plus complexe qu’il reste empli de zones d’ombres.
J’y tenais : Georgio n’est pas monolithique. La vie n’est jamais noire ou blanche, elle est grise !

On sent tout de suite un décalage entre cet homme et cette femme. Tony n’a pas la beauté des femmes avec lesquelles Georgio a l’habitude de sortir et porte surtout en elle une blessure folle – absurde – qu’elle lui confie dès leur première nuit d’amour.
Il devait se passer quelque chose de très intime entre eux pour que Georgio tombe amoureux. De la même façon que Tony le démasque, elle se démasque à son tour en lui avouant une angoisse intime. Ils entrent directement dans une intimité extrême, c’est très souvent comme ça qu’un couple se fait.

Sa reconstruction passe par la réparation du corps : on sent chez vous une certaine fascinationà filmer les blessures physiques des patients du centre de rééducation.
J’ai toujours éprouvé de l’attirance pour les gens blessés physiquement ou infirmes. Ils sont un peu coupés de la société et n’éprouvent plus ni les mêmes besoins ni les mêmes envies que les valides. Donc il posent un autre regard sur leur passé, c’est pour cela que Tony repense à Georgio avec tendresse. Sa rencontre avec les jeunes du centre compte pour beaucoup dans sa guérison. Ils sont blessés, comme elle : ils lui font du bien. Ce sont des gens différents de ceux qu’elle a connus jusque là. Des gens simples qui sont dans le rire, le partage et la légèreté.

Détruite – physiquement ou moralement – Tony reste une guerrière. Elle se bat.
J’en ai faite une avocate et ce n’est pas un hasard. Même si on ne la voit jamais au travail et si le film se concentre uniquement sur son histoire d’amour avec Georgio, j’aimais l’idée qu’elle passe son temps à défendre les autres, salauds ou innocents, et qu’elle défende son homme de la même façon.

D’où vient le titre du film ?
Je n’en trouvais pas – celui que j’avais retenu au départ m’avait très vite lassée. Je me suis amusée à me passer des chansons
d’amour dans la tête et, un jour, je me suis mise à fredonner celle d’Elli Medeiros – « Toi toi mon toit… toi mon tout, mon roi… ». C’était court et percutant. Et Georgio est vraiment le Roi, dans tous les sens du terme…

Mon Roi, actuellement en salles.