L'École de Barbizon désigne le centre géographique et spirituel d'un groupe de peintre paysagistes désirant travailler « d’après nature ». L'appellation tient son nom du village de Barbizon, situé en lisière de la forêt de Fontaineblau (Seine-et-Marne), autour duquel certains artistes peintres affluèrent pendant près de cinquante ans entre 1825 et 1875.
Ses membres fondateurs furent Jean-Baptiste Camille Corot, Charles-François Daubigny, Jean-François Millet et Théodore Rousseau. Théodore Caruelle d'Aligny, Alexandre Desgoffe, qui lui est allé peindre à Barbizon avant 1830, et Lazare Bruandet sont considérés comme des précurseurs.
Théodore Rousseau
Au début du XIXe siècle, les critères artistiques se sont fixés autour de la tradition néoclassique, dans la suite du peintre Jacques-Louis David. En marge de cet académisme, le romantisme formalisé par Géricault, Bonington et Delacroix prend de l'ampleur. Dans la tradition académique, l’observation sensible de la nature est considérée comme inférieure à l’expérience intellectuelle, et le paysage reste un genre mineur. Des artistes comme Rousseau ou Daubigny s'inscrivent en réaction à l'industrialisation naissante et à la pollution urbaine. Facilité par la production industrielle des couleurs favorisant une plus grande mobilité, le retour à la nature apparaît évident, la tranquillité de la contemplation prenant le dessus sur l'agitation de la cité.
En 1824, le Salon de Paris expose quelques-unes des œuvres de Constable. Ses scènes rurales ont une influence décisive sur des artistes plus jeunes, les menant à abandonner le formalisme de l'époque et à tirer leur propre inspiration de la nature : ils produisent des toiles souvent rurales, s'éloignant d'un retour aux drames mythologiques et s'inspirent de la peinture paysagiste hollandaise du XVIIe siècle et du paysage anglais contemporain.
Au cours de la révolution de 1848, les peintres que l'on rassemblera bientôt sous l'école de Barbizon ou l'Ecole de Crozant se réunissent et choisissent de suivre délibérément les préceptes de John Constable, afin de rendre la nature elle-même sujet de leurs peintures. Parmi eux, Millet étend sa vision des paysages aux personnages, peignant la paysannerie et les travaux des champs. Des glaneuses (1857) en est un parfait exemple, montrant trois paysannes occupées à glaner après la récolte, sans mise en scène dramatique ni démonstration, mais simplement une évocation de la vie simple.
En 1849, le développement des transports avec l'aménagement de la ligne de chemin de fer qui relie Paris à Melun, favorise la venue des artistes et des touristes.
Jean-Baptiste Camille Corot
La peinture de Barbizon a été l'une des sources d'inspiration des peintres impressionnistes.
Il faut attendre 1890 pour voir le terme d'« école de Barbizon » apparaître, dans l'ouvrage du critique d'art écossais David Croal Thomson intitulé : The Barbizon School of Painters. Depuis, ce terme est remis en cause par les historiens de l'art qui contestent l'idée qu'il y aurait eu une « école » à Barbizon. On aurait plus affaire à un ensemble de peintres aux styles très différents, qui, à des époques très diverses, ont trouvé une source d'inspiration dans la forêt de Fontainebleau.
Lieu de séjour de la plupart des peintres passés à Barbizon entre 1830 et 1870, l’Auberge Ganne a été rachetée par la commune et renferme depuis 1995 le musée de l'Ecole de Barbizon.
D'après Wikipédia