Les Français se sont entraînés, hier soir, au Letzigrund de Zürich, une heure après la Roumanie. A priori, les deux équipes n’ont pas eu le loisir de se croiser. Frey n’a pu saluer son coéquipier de la Fiorentina, Mutu, et Vieira son partenaire de l’Inter Milan, Chivu. Ils auront tout le temps demain. Avant cette ultime séance, de nouveau à huis clos, Raymond Domenech s’est présenté face à la presse pour un exercice qu’il maîtrise du bout de la langue.
Sud Ouest. L’ambiance au sein du groupe est-elle tendue à la veille de ce match d’ouverture ?Raymond Domenech. Non, elle est comme pour toutes les équipes qui attendent le début de la compétition. La nôtre attend la rencontre de demain (NDLR : ce soir) avec un peu d’impatience. On a tous envie d’entrer de plain-pied dans cet Euro. On sait maintenant que la préparation est enfin terminée. L’excitation monte donc d’un cran.
Pouvez-vous nous dire quel est l’état de santé de Thierry Henry ?
Je n’ai rien à dire de particulier. Thierry va s’entraîner avec nous. Son état de santé est comme celui des 23 autres joueurs, il est au mieux.
Quels sont les éléments qui vous inquiètent le plus si près du coup d’envoi ?
Tous. Car à la veille de chaque grande compétition, du premier match, on sait que tout ce qu’on a préparé, mis en place, peut être balayé, car il y a un adversaire en face qui n’a qu’une motivation : nous éliminer. On a l’impression d’avoir fait tout ce qu’il fallait dans tous les domaines mais on se demande si la Roumanie n’a pas pu accomplir un peu plus que nous dans un secteur particulier. Il existe donc une espèce d’incertitude.
Lilian Thuram évoque le doute nécessaire avant une phase finale. Avez-vous trouvé la recette pour placer vos joueurs dans cet état ?
Ce n’est pas la peine. La qualité de nos trois adversaires du groupe suffit largement à installer une part de doute dans les esprits. Il est inutile d’en rajouter. Il faut être conscients de nos forces mais aussi de celles de la Roumanie, des Pays-Bas et de l’Italie. Et je peux vous dire que ce n’est pas un doute de tout repos.
De quel type d’adversaire se rapproche le plus la Roumanie ?
Elle ressemble plus à l’Italie dans ses qualités, le talent de ses joueurs, son organisation et sa discipline. Elle a vraiment ce profil. C’est la raison pour laquelle je répète que cette première rencontre sera très délicate à négocier.
Quelle comparaison peut-on faire entre l’équipe finaliste en 2006 et celle d’aujourd’hui ?
J’espère que vous reviendrez le 30 juin pour me poser cette question. Seule la compétition permettra de dire qu’elle est la différence entre les deux équipes. Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que l’une est allée jusqu’au bout et l’autre n’a pas commencé son parcours. Alors, patientons un peu.
Un résultat nul constituerait-il un bon résultat pour la France ?
Je vous répondrai à l’issue du premier tour. Le bon résultat pour nous, c’est la qualification pour les quarts de finale. Et je sais qu’avec trois nuls, on peut y parvenir. Mais nous n’en sommes pas encore à faire ces comptes d’apothicaire.
L’incertitude concernant Vieira rend-elle compliquée votre décision par rapport à Flamini ?
Non, les données sont simples. Il y a un joueur qui faisait partie d’une liste de trente et n’a pas été retenu. Aujourd’hui, il est là dans l’attente de remplacer quelqu’un. Alors, le choix n’est pas compliqué. Il est déjà écrit, c’est soit l’un, soit l’autre.
Propos recueillis par Alain Goujon, envoyé spécial de Sud Ouest