De qui parle-t-on ? :
Groupe français, actif depuis 2012, mené par son chanteur et compositeur principal Arthur accompagné des musiciens Sébastien, Clément, Antoine et Raphael.
De quoi parle-t-on ? :
Style très éclectique qui voyage sur les rives de la musique psychédélique des années 70 en passant par la chanson française de Bashung ou le rock complexe de Radiohead ou Noir désir.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Le rythme d’ensemble est plutôt mid-tempo, mais peu importe, Ici le jour est un album que l’on écoute.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Il faut écouter et réécouter à l’infini cet opus pour s’imprégner de ces textes lumineux.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Ici le jour est l’exemple type de l’album que l’on adore ou que l’on déteste. A signaler tout de même quelques immenses moments, comme Côte Concorde ou La Malinche, qui pourraient connaître un succès public important.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Non décidemment cette voix hors norme aux intonations multiples ne pourra pas s’adapter au format compressé.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Drôle de patronyme que ce Feu! Chatterton. Les parisiens veulent ils brûler nos stocks de rubans adhésifs isolants ou souhaitent ils simplement rendre hommage à feu Alain Bashung en glorifiant un de ses plus grands albums, le bien nommé Chatterton ? Même si ces mélodies collent à la peau, cette musique et cette gouaille semblent nous indiquer que le quintette n’a que faire de nos rouleaux de scotch. Pour la petite histoire, ce nom est inspiré d’un poète britannique du XVIIIe siècle, Thomas Chatterton, qui s’est suicidé à l’âge de dix-sept ans, tout un programme…
Une voix divine à la tessiture unique qui rappelle tant de grands artistes de la chanson française, Dominique A, Lavilliers, Bashung bien sur et même Léo Ferré, des textes au bord de la folie que Gainsbourg ou le grand Alain n’auraient pas reniés, un rock psychédélique antédiluvien sorti tout droit de la période post soixante-huitarde, voici le cocktail gagnant de Feu ! Chatterton. La première écoute d’Ici le jour est, il est vrai, un peu déroutante. On s’imagine revenir dans les années 70, une époque où les chanteurs engagés étaient légions malgré l’éteignoir culturel imposé par les médias de masse, très proches du pouvoir en place en ce temps là. Ophélie, une histoire d’amour qui tourne au vinaigre, donne le ton de la colère qui imprègne cet opus. Avec Côte Concorde le groupe semble s’intéresser au sort des grands paquebots à l’instar de Michel Sardou lors de la vente du France. Les problèmes de transport semblent être le dada de nos parisiens, après les vaisseaux des mers c’est ceux des airs qui ont voix au chapitre avec le magnifique Boeing. Harlem et sa critique acerbe de la dévotion jusqu’au-boutiste et ridicule dans les églises américaines utilise avec brio le style spoken word à la manière de Fauve. Chacun des titres d’Ici le jour est une histoire à part entière, dont le ton furieux ou langoureux est imprimé par le chant merveilleux et rocailleux d’Arthur.
« Artiste engagé » est une appellation un peu désuète qui avait pratiquement disparu de notre langage courant. Feu ! Chatterton remet au gout du jour cette chanson française au désir de révolte et à la pensée libertaire qui balaie d’un revers de main les paroles consensuelles et indigentes qui étaient devenues la norme de la variété française ces dernières années.