L'Empire en Héritage

Par Revesetimagines @Reveset

TITRE : L’Empire en Héritage
AUTEUR : Serge HAYAT
EDITIONS : Allary Editions

Résumé

Et si François, fils de Napoléon 1er, petit-fils de l’empereue d’Autriche, s’était affranchi de la tutelle de sa famille pour essayer de conquérir le trône de France ?
Dans ce grand roman d’aventures, l’Aiglon entreprend un voyage initiatique imaginaire. Il s’enfuit de sa prison dorée de Vienne et gagne Paris. Malgré sa mère Marie-Louise, son cousin Napoléon III, Talleyrand, Metternich et d’innombrables courtisans et séductrices, l’adolescent se bat pour donner un sens à sa vie.
Avec une écriture très cinématographique, servie par une restitution minutieuse du contexte historique, Serge Hayat invente un destin trépidant au plus célèbre des héritiers, et transforme la quête du père en épopée.

Mon avis

L’Empire en Héritage. Rien que le titre, je n’ai pu résister à postuler à la Masse Critique de Babelio pour cet ouvrage. J’aime l’Histoire ! Et j’aime encore plus l’Histoire française. J’avoue que la période napoléonienne n’est pas une phase historique que je connais sans faute. Aussi j’ai pris plaisir à découvrir cet ouvrage.

Tout d’abord, soyons précis. Il ne s’agit pas ici d’un fait historique raconté ! Serge Hayat a écrit ce que je qualifierais d’uchronie… Il a pris certaines libertés au niveau des dates afin d’écrire un récit cohérent.

Prenons, les faits historiques : Napoléon 1er est mort le 5 mai 1821 à Sainte Hélène. Il abdique une première fois en 1814 en faveur de son fils, François, devenu Napoléon II âgé alors de 4 ans et rapidement évincé. Donc lorsque Napoléon décède, son fils n’a que 10 ans. Lui-même mourra à Vienne en 1832 à l’âge de 21 ans des suites de maladie.

A présent, prenons le récit. François est âgé de 17 ans. Ce jeune homme est un idéaliste naïf méconnaissant des intrigues autour de lui et croyant que le peuple français n’attend que lui pour le libérer du joug de Louis XVIII. Il a toujours vécu dans sa prison dorée de Vienne aux côtés de son grand-père, l’Empereur François Ier (rappelons que sa mère est l’archiduchesse Marie-Louise, fille de l’Empereur d’Autriche) mais il était difficile à l’Empereur d’accorder une place à ce fils de l’ennemi qu’est Napoléon, alors prisonnier sur l’île de Sainte Hélène !

L’auteur imagine alors une intrigue autour de François. Il le fait s’échapper de Vienne, le fait venir en France sous les ordres de Louis-Napoléon, son cousin et futur Napoléon III. Là encore, il sera le jouet de hauts de la société. Une pièce d’échec que tous tenteront de déplacer en sa faveur quitte à la sacrifier. A Vienne, le conseiller de l’Empereur, le fera passer malade avec accord de l’Empereur puis fera croire à sa mort pour tous, l’Empereur inclus. Dès lors, il tentera de l’assassiner. Quand François s’aperçoit qu’il ne peut faire confiance qu’à très peu de monde, il s’enfuit et se retrouve chez la populace. Il s’attache à Catherine qui tient une sorte de taverne. Là il réalisera que la vie qu’il désire n’est pas celle qu’on lui fait miroiter… Puis il décide d’aller voir ce père prisonnier !

J’ai aimé ce livre ! Il n’y a rien à redire sur l’écriture qui est parfaite. L’intrigue est bien posée, sensée, on plonge dedans et on se cesse de se demander comment l’auteur va tourner la situation. François est un personnage attachant qui mûrit très vite. C’est un jeune homme intelligent qui apprendra de ses erreurs. Il côtoie de grands noms historiques et dans ce fond historique bien réel, on a cette fiction avec l’Aiglon qui, ne cherche à savoir qu’une chose en fait : où est sa place ? Il ira souvent de déceptions en déceptions, puis sera surpris par certaines personnes sincères (mais qui sont bien peu nombreuses). Il est en manque de ce père considéré comme un héros par certains, comme un boucher par d’autres. L’auteur a su jouer avec la réalité et la fiction, les mêlant toutes deux, pour obtenir un ouvrage dont on aimerait, au final, que le récit soit réel !

Je me suis plu à imaginer ce jeune homme, passé pour mort aux yeux du monde, mais qui se construit une vie telle qu’il la désire, avec la personne qu’il désire, et qui ressortira grandi de cette aventure. Je suis presque triste que de savoir, qu’en réalité, François est mort si jeune, sans être sorti de sa prison dorée…

Ce fut un immense plaisir que de découvrir la plume de Serge Hayat ! Son premier roman est une belle pépite et je me languis de pouvoir continuer à le lire. L’Empire en Héritage est un magnifique coup de cœur.

Extrait :
« Voici nos voyageurs, avec une belle avance ! Bon travail, Guichard, dit-il en serrant la main de l’homme vêtu d’une cape. Il est là ?
- Dans le couloir. Franchement, monsieur, c’est un môme, un grand blond tout fragile qui s’est enrhumé en route et qui fait des histoires pour une cheville foulée. On a du mal à croire qu’il est le fils de son père.
- Je veux le voir. »
Deux acolytes entrèrent, encadrant François qui, pâle de fatigue, parcourait l’assistance des yeux.
« Garçons, une table de plus ! cria Louis-Napoléon. Et cinq… non, six chaises. Gradin, tu vas laisser ta place à mon cousin, je le veux à côté de moi. Nous avons l’esprit de famille, nous autres. Mes amis, je vous présente le duc de Reichstadt. Buvons à sa santé ! »

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