Assassin’s Creed Syndicate

Publié le 23 octobre 2015 par _nicolas @BranchezVous
Exclusif

On va faire simple, Syndicate est le troisième meilleur Assasssin’s Creed sorti à ce jour. Ubisoft Québec a réussi l’incroyable pari de faire oublier Unity et de redynamiser la série. 

Lancé en grande pompe l’an dernier, Assassin’s Creed Unity devait montrer ce qu’allaient être les nouveaux jeux Ubisoft sur la dernière génération de consoles. Sauf que les bugs se sont tellement invités dans la mouture sur PlayStation 4, que le jeu a été décrié et s’est vu cloué au pilori par ceux qui avaient joué cette version. Même si le solo se révélait très intéressant, secondé par une ambiance explosive et plutôt inoubliable en pleine Révolution française, le jeu était tout de même desservi par un héros dépourvu d’une personnalité prononcée, même si l’histoire se révélait intéressante. 

Pour Assassin’s Creed Syndicate, Ubisoft a pour la première fois confié la réalisation de son titre phare à Ubisoft Québec, Ubisoft Montréal étant concentré sur celui qui sortira l’an prochain. 

En tout cas, Ubisoft Québec a remis à plat certains principes, en a fait évoluer d’autres, et a même réussi la performance d’introduire enfin une héroïne féminine qui se complète très bien avec son frère. Le résultat est sans appel, c’est le meilleur Assassin’s Creed à mon sens après Brotherhood et Black Flag

Scénario

Alors qu’Evie veut enlever aux Templiers leur fragment d’Eden, Jacob compte plutôt sur des prises de territoires et à leur opposer résistance dans les rues.

L’histoire nous plonge dans le quotidien de deux assassins anglais, Jacob et Evie Frye. Jumeaux de 20 ans, ils rêvent de débarrasser le Londres victorien des Templiers qui règnent sur la ville, mais ont des vues radicalement différentes sur les moyens pour y parvenir.

Alors qu’Evie veut leur enlever leur fragment d’Eden, Jacob compte plutôt sur des prises de territoires et à leur opposer résistance dans les rues. Cet Assassin’s Creed de par l’époque dans laquelle il nous transporte est également une bouffée d’air frais industrielle. 

Deux manières de voir les choses donc, et de progresser, mais cette ouverture apporte également différents types d’approche. Si les cibles ennemies principales s’avèrent nombreuses, on aura le choix en cour de mission de les éliminer en s’infiltrant, ou en y allant de manière plus franche et sanglante. Bien sûr, le jeu présente toujours un monde ouvert, et l’on peut aborder une place de différentes façons, le level design ayant particulièrement été bien pensé. 

L’introduction de femmes se fait également du côté des méchants. Outre les nombreux boss incarnés par des femmes, on en retrouve également un grand nombre parmi les ennemis au quotidien. Bref, les féministes seront aux anges, enfin un jeu ou l’on peut incarner une femme qui tue d’autres femmes. C’est aussi ça, la parité!

Jouabilité

Plus souple, notre assassin a bien moins tendance que dans les autres opus à grimper sur n’importe quoi. Bon, on connaît encore quelques ratés, mais les développeurs ont introduit d’excellentes idées. Par exemple en escaladant un bâtiment, pour entrer par une fenêtre, on presse L1 à proximité et cela se fait automatiquement. Mais l’ajout le plus notable vient du grappin qui renouvelle totalement la manière d’appréhender la ville. On presse une touche, et l’un des héros s’élance alors vers le sommet d’un immeuble ou d’un monument, et peut même s’en servir entre différents bâtiments façon tyrolienne. Semblant de rien, il renouvelle l’exploration et la grimpette de façades, qui était devenue trop convenue, et même un peu fastidieuse et répétitive à la longue. 

Si l’on ne peut plus chevaucher de puissants destriers, il faudra ici faire avec les différentes calèches et voitures à chevaux qui ont envahi Londres. À la manière de Grand Theft Auto, on monte dans celles garées sur le bas côté, ou l’on s’empare d’une qui circule, délogeant alors sans ménagement le propriétaire. 

Les combats enfin bénéficient d’une nouvelle approche que l’on pourrait qualifier de salvatrice. Les ennemis peuvent être plusieurs à attaquer, mais on bénéficie d’une palette d’actions permettant de jouer finement. On casse la garde avec X et l’on frappe avec Carré, le Cercle servant de son côté à esquiver les attaques, tandis que Triangle permettra de lancer un couteau ou de tirer avec votre révolver. Il y a un côté Batman : Arkham Knight dans cette facilité à enchaîner les actions avec souplesse et c’est très bien!

Technique

Lorsque nous étions allés essayer Syndicate à Québec le mois dernier, nous avions été frappés par l’absence de bugs. Il faut dire que le jeu en développement depuis deux ans et demi ne s’est pas embarrassé d’une application complémentaire et d’un mode multijoueur, certes qui ajoutent un plus, mais qui finalement alourdissent le code et forcent les développeurs à se concentrer sur d’autres choses que le jeu en lui-même. Résultat, il y a peu de bugs, mais il en comporte tout de même. Toutefois, ce n’est vraiment rien à côté de la version PlayStation 4 de Unity, voire d’anciens Assassin’s Creed.

Parmi les rares mésaventures qui me sont arrivées, devenir invisible lors du combat d’Evie dans la tour contre une femme templier, ou le choix d’approche qui a subitement disparu lors de la mission d’assassinat dans la gare. Alors oui, malgré ces deux problèmes, j’ai pu tout de même réussir les deux missions. Et j’ai joué la version sans mise à jour, puis celle qui a bénéficié de la première. Lors de sa sortie, une deuxième sera également disponible.  

Malgré cela, Syndicate reste un jeu superbe dans son esthétisme et la modélisation des lieux. Ceux qui sont allés à Londres reconnaîtront sans peine des quartiers dans leur ensemble, sans parler des monuments et places historiques divinement reconstitués. 

Une progression classique, mais intéressante

La progression dans le jeu a quelque peu changé. Même si l’on contrôle deux personnages, les points d’habiletés vont automatiquement sur les deux, ils resteront donc toujours du même niveau. L’occasion alors de les spécialiser dans leur pratique de prédilection : les combats pour Jacob et l’infiltration pour Evie.

Si Syndicate a gardé de Unity toutes les opportunités qui apparaissent dans la rue lors de vos pérégrinations comme assassiner discrètement un messager ou protéger des citoyens, les missions secondaires en elles-mêmes ont bien changées et ont été adaptées à ce monde qui entre de plain-pied dans l’ère industrielle. Transport à bord de carrioles, en défendre, combats de rue… il y en a des dizaines, et qui vous permettront de progresser.

Il y a bien possibilité d’acheter de l’expérience via la monétisation, mais en faisant déjà les missions secondaires, vous êtes sûrs d’être bien avancés pour finir le jeu sans problème, et avec le niveau maximum.  

Ambiance

Assurées par Austin Wintory, compositeur des superbes musiques de Journey, nous avons droit ici à de belles mélodies de style classique. Oscillant entre le genre orchestral et musique de chambre, celles-ci sonnent toujours agréablement à l’oreille et accompagnent très bien l’action. 

Côté doublages, ceux-ci sont assez réussis et contribuent à nous immerger dans le jeu. On s’étonnera toutefois que les cris qu’Evie peut pousser lorsqu’elle explore les toits de la ville semblent plus provenir d’un bœuf que d’une jeune femme. Bref, c’est assez déroutant, risible au début, et énervant à la longue. À part ce raté, nous avons affaire à une version française de qualité.

Conclusion

Prenant, grâce à une histoire et deux personnages principaux qui assurent le spectacle, renouvelé dans les déplacements, les combats ou les activités, Assassin’s Creed Syndicate est l’un des meilleurs jeux de la série. Pas aussi marquant que Black Flag, il est néanmoins suffisamment solide pour offrir plusieurs dizaines d’heures de jeu et garder le joueur devant son écran.

Au risque de me répéter, c’est l’un des meilleurs Assassin’s Creed réalisés, et l’amputation du jeu en ligne a été salvatrice sur les bugs. Nous l’avons joué avec et sans la première mise à jour, ne rencontrant que quelques rares problèmes, et la deuxième déployée aujourd’hui devrait combler les derniers. Ceux qui l’attendent vont jouer un grand jeu, les autres, vous pouvez vous laisser tenter, c’est assurément un excellent opus.

Assassin’s Creed Syndicate est disponible depuis aujourd’hui sur PlayStation 4 (la version que nous avons évaluée) et Xbox One. Sa version PC sera lancée le 19 novembre prochain.