Haïti: la sécheresse et l'insécurité alimentaire en ballotage

Publié le 23 octobre 2015 par Cmasson

Ce dimanche 25 octobre, en Haïti, près de 6 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour le premier tour de l’élection présidentielle. En raison d'une crise profonde entre le pouvoir exécutif et l'opposition, aucune élection n'avait pu être organisée en Haïti depuis près de quatre ans. Miné par une extrême pauvreté et encore meurtri par le séisme de 2010, Haïti a entamé un cycle électoral qui entrainera le renouvellement de la quasi-totalité de ses élus en moins de six mois.

Le premier tour des élections législatives, le dimanche 9 août, a été le premier scrutin organisé depuis l’arrivée au pouvoir du président Michel Martelly en mai 2011. Si le conseil électoral s’est dit « globalement satisfait » de ce premier tour, des incidents sporadiques et des retards ont pourtant ponctué l’événement, qui s’est déroulé dans un contexte de mécontentement social grandissant.

Cinq années sont passées depuis le séisme du 12 janvier 2010 qui a ravagé Port-au-Prince et tué plus de 230 000 personnes. Aujourd’hui, 60 000 personnes déplacées vivent encore dans des camps, contre 1,5 million au moment du tremblement de terre. Ces chiffres font figure de progrès, même si des questions se posent actuellement quant aux conditions de vie et à l’avenir de ces personnes. Par ailleurs, 6 millions d’Haïtiens, soit près de 60% de la population, vivent sous le seuil de pauvreté avec un accès très réduit aux services de base. L’accès à l’eau potable en milieu urbain est aussi alarmant, avec plus d’un tiers de la population toujours privé d’infrastructures en eau adéquates, suite notamment à leur dégradation progressive. Cette situation déjà inquiétante a été exacerbée après le tremblement de terre dans les zones touchées, dont Port-au-Prince. Si les destructions et les besoins ont été criants dans la capitale haïtienne au moment du séisme, des progrès ont été faits en termes de relogement et de reconstruction.

Ces progrès ne doivent pourtant pas faire oublier l’extrême vulnérabilité du reste du pays. Malgré une amélioration de l’accès à l’eau en milieu rural (47% de la population couverte en 2014) et une augmentation du nombre de personnes ayant accès à des infrastructures d’assainissement (28% de la population en 2014 contre 17% en 2010), l’amélioration de l’accès aux services de base reste cruciale dans ces zones.

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