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En toute franchise, ce nouveau Richard Ford est un grand cru!!

Par Filou49 @blog_bazart
22 octobre 2015

 Etant un inconditionnel de Ford, c'est tout naturellement que Michel s'est emparé de son tout dernier roman à ce jour, En toute Franchise, et qu'il s'est permis de faire un petit récap de son héros Franck Bascombe  en replongant avec délice dans ses étagères  de bibliothéque..

Michel aime tellement l'auteur qu'il l'aurait bien vu en Prix Nobel de la littérature 2015, cela aurait donné (enfin,) un prix nobel accessible au plus grand nombre, puisse l'académie Nobel l'entendre pour l'année prochaine..

franchise

« Ses yeux au blanc jaunâtre, un peu globuleux, son front large se penchent vers moi, soulignant son propos. « M. Mellow est très malade. Il est pour ainsi dire mort. »Elle lève le menton, sa bouche pulpeuse réduite à un trait qui exprime pieusement : 1. la gravité ; 2. le respect ; 3. la solennité ; 4. la tristesse ; 5. la considération ; 6. la soumission ; 7. la franchise ; 8. La déploration. Sans compter des centaines d’émotions ineffables qui viennent ou peuvent venir quand on décide d’affronter les dernières heures de son prochain. »

Quatre petites histoires, quatre rencontres, Franck Bascombe ne le sait pas encore mais ces quatre personnes vont peut-être donner un nouveau sens à sa vie. Il est pourtant un retraité occupé, il lit des romans à la radio locale pour les non-voyants et il se rend une fois par semaine à l’aéroport de Newark liberty avec des anciens combattants pour accueillir des soldats déboussolés après leurs missions.

Un ancien client qui vient de voir sa maison détruite par l’ouragan Sandy, une femme noire qui retourne dans la maison de son enfance, son ex-femme et mère de ses enfants revient s’installer à Haddam, et une connaissance oubliée l’appelle sur son lit d’agonie. Juste après la réélection d’Obama, deux semaines avant Noël, Bascombe va passer de l’un à l’autre et faire le bilan de toutes ses vie et de la sienne, il va surtout apprendre que ce dont l’homme a le plus besoin, c’est d’écoute. Alors Franck Bascombe prête l’oreille et sortira grandi de l’écoute de ces tranches de vies minuscules. 

Franck Bascombe, le double littéraire de Richard Ford, est une vieille connaissance pour tous les amateurs de ce formidable écrivain. En 1986 dans « Un week-end dans le Michigan » il est un journaliste sportif de la côte est, divorcé, en crise, qui renonce à l’écriture. Dix ans plus tard dans « Indépendance » toujours dans la petite ville d’ Haddam, New Jersey,  agent immobilier, ex journaliste, ex écrivain, ex-mari, à plus de cinquante ans, Franck semble avoir renoncé à tout. 2005 Franck Bascombe fait : « L’état des lieux » de son pays, de sa vie, de son corps.

Souvent de gros pavés ces romans analysent, décortiquent de manière hyperréaliste la vie américaine. Les sentiments à vif chaque personnage, toujours lier les uns aux autres, se cherchent, se blessent, se réchauffent, s’aiment ou se détruisent. Dans « En toute franchise » on retrouve cette écriture dense, ses descriptions méticuleuses des comportements humains, mais Richard Ford, cette fois, va à l’essentiel.  Franck Bascombe à la fin de son périple se sera délesté de fardeaux dont il ne soupçonnait même pas l’existence. Franck Bascombe un homme neuf à soixante-huit ans.  


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