Chronique cinéma : Mon Roi

Publié le 22 octobre 2015 par Lemediateaseur @Lemediateaseur

Après Polisse, Maïwenn revient à la réalisation et signe son quatrième film, Mon Roi, un drame vertigineux sur l’intimité d’un couple pris dans l’engrenage d’un amour passion et destructeur interprété par Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot. A découvrir au cinéma depuis hier.

Tony est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendante du personnel médical et des antidouleurs, elle prend le temps de se remémorer l’histoire tumultueuse qu’elle a vécue avec Georgio. Pourquoi se sont-ils aimés ? Qui est réellement l’homme qu’elle a adoré? Comment a-t-elle pu se soumettre à cette passion étouffante et destructrice ? Pour Tony c’est une difficile reconstruction qui commence désormais, un travail corporel qui lui permettra peut-être de définitivement se libérer…

Sur le papier, cette fresque sentimentale portée par des acteurs de talents où l’intimité, l’amour et la passion se teintent de déraison, d’oubli de soi et d’aliénation possédait tous les atouts pour livrer à l’écran un drame complexe et viscéral.

Malheureusement, l’effet pourrait bien en laisser certains indifférents malgré les bonnes intentions, de subtils dialogues et l’intensité de jeu d’Emmanuel Bercot, prix d’interprétation féminine à Cannes et de Vincent Cassel, dirigés avec tempérament par la réalisatrice. En effet, la profondeur du sujet s’évapore au fil d’une construction narrative pesante, trop convenue où passé, présent ne cessent de s’entrecouper entre cette phase de reconstruction sans réel impact sur l’intrigue et le cycle infernal relationnel d’exaltation, de destruction et de réconciliations.

Cet enchaînement trop vertigineux, ravageur, théâtral ou parfois lisse mis bout à bout laisse peu de temps à l’émotion de s’installer et de susciter toute la consistance nécessaire et attendue à ce récit passionnel. Un tour de force cinématographique qui en refroidira certains et en bouleversera d’autres, rendez-vous en salles !