CANCER: La rhubarbe et son pigment bloquent la croissance tumorale – Nature Cell Biology

Publié le 22 octobre 2015 par Santelog @santelog

Nouvel aliment naturel à présenter un effet anticancéreux, la rhubarbe, ou plutôt son pigment, nommé physcion ou pariétine. Cette substance chimique se montre en effet capable d’inhiber une protéine déjà connue, 6PGD, essentielle à une voie biologique de croissance tumorale nommée PPP (pour pentose phosphate pathway). Ces nouvelles données, présentées dans la revue Nature Cell Biology, issues de tests en laboratoire sur des cellules cancéreuses humaines et des souris, ne permettent pas encore de conclure que consommer de la rhubarbe pourra prévenir le cancer. Cependant, elles identifient bien, un composé chimique, présent  » au naturel « , capable en théorie de stopper la cancérogenèse.

Ici, les chercheurs de l’Université Emory (US) et d’autres instituts de recherche américains et chinois ont travaillé à partir d’une forme concentrée du composé physcion ou pariétine, le pigment même qui donne à la rhubarbe la couleur rouge de ses tiges. Ce composé, ajouté, en laboratoire, à des cellules leucémiques entraîne l’élimination de 50% d’entre elles en 48 heures. Une autre forme de physcion adaptée à l’injection sur des souris modèles de cancer parvient à réduire la croissance tumorale.

Le pigment bloque une protéine essentielle à la croissance tumorale : Tout ce processus se déroule autour d’une voie de croissance tumorale déjà connue,  » pentose phosphate pathway  » ou PPP à laquelle une protéine, la 6-phosphogluconate déshydrogénase (6PGD) apporte une contribution essentielle. Sans 6PGD, la biosynthèse de l’ARN est ralentie, les niveaux d’espèces réactives de l’oxygène augmentent, ce qui ralentit la prolifération cellulaire et la croissance tumorale. Dans cette étude, les chercheurs ont testé plus de 2.000 composés chimiques pour voir si l’un d’entre eux était capable de stopper l’activité de 6PGD sans toutefois affecter d’autres protéines essentielles aux cellules. Il se trouve que c’est le cas de ce composé physcion, qui inhibe 6PGD sans s’attaquer à d’autres protéines.

Si ce composé chimique de la rhubarbe s’avère ici en laboratoire, capable de tuer les cellules cancéreuses, il faut encore valider sa sécurité et son efficacité dans le corps humain. Cependant, d’ores et déjà, 6PGD apparaît comme une cible prometteuse pour bloquer la prolifération cellulaire et la croissance tumorale.

Source: Nature Cell Biology October 19 2015 doi:10.1038/ncb32556-Phosphogluconate dehydrogenase links oxidative PPP, lipogenesis and tumour growth by inhibiting LKB1–AMPK signalling.

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