La planète blanche est "un thermomètre", "étudier sa croissance ou sa diminution c'est disposer d'un formidable indicateur des changements en cours qui affectent l'atmosphère et l'océan." Les effets du climat varient beaucoup selon les composantes que l'on étudie et les grands ensembles régionaux où l'on se situe. Les auteurs ont choisi cet axe comme fil d'Ariane de cette étude.
Pour mieux cerner le sujet, le premier chapitre nous éclaire sur les moyens d'observation de la planète glace.
Puis, régions par régions, un panorama se met en place : il présente d'abord un Antarctique contrasté avec une péninsule antarctique affectée par la fonte de surface mais une banquise australe stable. Le Groenland et les glaces de l'Arctique, plus vulnérables, montrent des signes de fonte de plus en plus importants.
"On imagine encore mal les enjeux économiques d'une telle disparition - ouverture de nouvelles lignes de navigation, exploitation pétrolière offshore, industrie minière ...- et les conséquences pour l'écosystème et les dernières populations traditionnelles qu'une libération de l'Arctique de ses glaces de mer pourrait entraîner..." p. 57
Le pergélisol, ce sol ou cette paroi rocheuse qui subsiste à l'état gelé pendant plus d'un an et qui résiste donc à la fonte estivale, est également menacé, tout comme les glaciers de montagne vulnérables, particulièrement ceux des Alpes qui ont perdu en moyenne une épaisseur de 1.10 m/an entre 2003 et 2009 ! La dégradation du manteau neigeux dans l'hémisphère nord et le déclin de l'enneigement dans les Alpes sont prégnants, mettant en péril notamment l'économie liée aux sports d'hiver.
Entre les années 40 et 2006 la mer de Glace e reculé de 2km et est maintenant précédée de deux lacs apparus en 1997 et 1998, coincés entre la moraine frontale et le glacier qui a reculé. source : rfi
La hausse des températures a donc bien une influence marquante sur les glaces. "La tendance au réchauffement est indiscutable mais les moyennes lissent des disparités géographiques qui existent bel et bien." p. 108 Reste à savoir si la hausse des précipitations solides peut peut-être atténuer voire inverser l'effet du réchauffement.
Les menaces pour les glaces du futur sont à prendre au sérieux, il faut continuer à observer la planète, comme le font Bernard Francou, directeur de recherche de l'IRD, au Laboratoire d'étude des transferts en hydrologie et environnement (LTHE) et Christian Vincent, ingénieur de recherche du CNRS au laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement (LGGE).
Point fort : ensemble didactique avec de belles illustrations et graphiques.
Point faible : certaines fiches imprimées en blanc sur fond jaune sont très désagréables à lire.
Bilan : Une bonne façon d'aborder le sujet en alliant à la fois données scientifiques et aperçus plus généraux accessibles au lecteur lambda.
Quoi de neuf sur la planète blanche ? Comprendre le déclin des glaces et ses conséquences, Beranrd Francou et Christian Vincent, Glénat, 2015, 142 p., 15.5 euros
Lu dans le cadre de Masse Critiqur organisé par Babélio