Yuhsin U Chang présente deux oeuvres : une photographie et une autre oeuvre qui s’apparente à la sculpture. C’est une étrange puissance qui émane de ce Tropisme, étrange parce qu’elle est à la fois douce et cruelle. Bien sûr, il y a eu le feu, il y a un arbre qui, d’un même mouvement, s’élève et s’effrite. Les flammes que nous ne voyons pas, nous les imaginons bien, elles ont laissé trace de leur passage et de leur insistance. Mais l’arbre ne disparaît pas dans l’incendie, il résiste, il dessine sur le fond blanc comme une signature qui affirme : je suis.
On retrouve des éclats de charbon de bois sur la peau photographiée et placée sur le mur d’en face (photo intitulée Altération n°2). Les deux oeuvres ainsi réunies par le regard (qui pour cela passe par-dessus le tapis de Boetti) renforcent cette sensation d’être, d’être en danger, de brûler, et de résister, peut-être en un mot d’exister.