Dix Pour Cent // Saison 1. Episodes 3 et 4. Nathalie et Laura / Audrey.
Parvenir à réunir à l’écran Nathalie Baye et Laura Smet, la mère et la fille c’est un coup de maître. Surtout dans une histoire de légère rivalité. Mis en scène par Cédric Klapisch cet épisode incarne à merveille l’esprit de Dix Pour Cent, de ce qu’elle veut incarner et de ce qu’elle veut raconter. C’est un épisode qui dans un premier temps par d’un homme, avec une grande réalisatrice et elle veut la mère et la fille. Enfin, pas du premier coup. Mais c’est assez drôle car rapidement, l’histoire se transforme en quelque chose de beaucoup plus solide et intelligent que je n’aurais probablement pu l’imaginer. La rivalité entre les deux femmes est au coeur de l’épisode mais ce n’est pas la seule chose que Dix Pour Cent cherche à mettre en scène. J’ai aussi beaucoup aimé l’histoire d’amour d’Andrea. Les romances lesbiennes dans les séries françaises ce n’est pas quelque chose qui est traité tous les jours mais je suis ravis de voir que cette histoire va rapidement prendre et prouver tout son charme. Durant ces deux épisodes, sa romance avec la contrôleuse fiscale est quelque chose de très étrange, à mi chemin entre une création originale Canal +, un drame français léger et quelque chose de complètement différent.
Ensuite, nous avons Mathias. Ce dernier va se retrouver entre rester chez ASK et aller chez StarMédia afin de potentiellement diriger la plus grande agence d’agents de Paris. C’est quelque chose de très intéressant que la série traite dans cet épisode et elle va au bout de sa pensée, surtout quand les autres découvrent le pot aux roses et le piège malicieusement à la fin d’ « Audrey ». D’ailleurs, « Audrey » est un autre de ces épisodes auquel je ne m’attendais pas du tout. Je suis un très grand adepte d’Audrey Fleurot (même si ses choix au cinéma sont tous plus douteux les uns que les autres). C’est une actrice de talent et elle démontre encore une fois ici qu’elle n’est pas suffisamment mise en lumière. Je suis assez fasciné par la fluidité de cette série, tant d’un point de vue comique que dramatique. L’humour est peut-être un peu moins présent dans ces deux épisodes mais le drame fait alors son apparition de façon un peu plus soutenue. Les histoires d’amour, de drames entre les personnages, etc. tout est en train d’éclore petit à petit afin de laisser place à quelque chose de complètement différent. C’est une originalité sans en être une dans le sens où cela fait des années que ce genre de choses sont utilisées dans les séries.
Si je parlais plus haut de création originale Canal +, ce n’est pas si étrange que ça quand on sait que la créatrice de la série a travaillé sur Kaboul Kitchen (saison 2). On retrouve d’ailleurs cette façon de manière la dramaturgie dans la comédie qu’il y avait dans la série de Canal +. Bien entendu la thématique est complètement différente mais rien n’empêche l’autre. Accessoirement, Camille continue de grandir elle aussi alors qu’elle se rend compte qu’elle veut apprendre le métier d’agent et pas être dans le monde du cinéma comme elle voulait l’être au départ. Mathias pensait pouvoir se séparer d’elle mais manque de bol, elle a pris goût à l’univers d’ASK. Et on peut la comprendre. Le reste des intrigues permet d’effilocher certains autres personnages comme Sophia qui va enfin convaincre Gabriel de s’occuper d’elle et donc de devenir son agent. Je suis persuadé que cela va se transformer en beaucoup plus que ça. Stéfi Celma, que l’on a vu récemment dans Les Profs 2, me fait toujours autant rire. Je ne sais pas pourquoi mais elle a cet humour naturel dès qu’elle sort quelque chose de façon sérieuse mais avec un ton qui est tout de suite humoristique. La série n’oublie pas non plus Hippolyte Rivière, le personnage apparu dans l’épisode 2 et apprenti acteur.
C’est Camille qui s’y colle bien entendu mais elle ne pourra jamais sortir avec : c’est le fils de Mathias et donc son demi-frère… En parlant de Camille, Noémie va quant à elle enfin apprendre quel est le lien qu’elle entretient avec Mathias. J’aime beaucoup la réaction de Noémie qui a toujours tenté depuis le début de la saison de prouver sa théorie selon laquelle Mathias et Camille ont eu une liaison. Finalement, la série continue son chemin et nous offre de beaux moments, tant drôles que dramatiques. C’est léger et fort à la fois. Sans compter que la série reste assez sincère et juste dans ce qu’elle tente de dépeindre. Et puis comment cracher sur Audrey Fleurot qui est au fond du gouffre et qui a besoin d’argent (elle va alors se retrouver à faire des ménages, sauf que cela va sortir dans la pesse people et elle va devoir faire don de son argent afin de faire amende honorable). C’est ce genre de choses qui donnent à Dix Pour Cent un brin d’originalité.
Note : 7/10. En bref, la série accentue sa dramaturgie.