La Rochelle : à quoi ressemblera le Villeneuve-les-Salines du futur ?

Publié le 21 octobre 2015 par Blanchemanche
#LaRochelle


Publié le 21/10/2015  par Frédéric Zabalza

Après Mireuil et Saint-Éloi, le renouvellement urbain se poursuit. 

La transformation la plus spectaculaire aura lieu au cœur du quartier, place du 14-Juillet.© R. A.
Des bruits courent, des documents circulent, mais les informations, les vraies, sont rares. « Pour la bonne raison que rien n'est encore décidé. Nous sommes encore au stade de la réflexion », remarque Michel Carmona, adjoint au maire en charge de Villeneuve-les-Salines et du Petit-Marseille.


Réflexion ne signifie pas inaction. L'équipe municipale a du pain sur la planche alors que, après Mireuil et Saint-Éloi, le quartier est de la ville doit à son tour bénéficier du renouvellement urbain. Elle doit poursuivre le travail entamé sous le mandat de Maxime Bono, notamment la réalisation de la maison pluridisciplinaire de la santé et le réaménagement du cœur de quartier.
Et surtout la santé !

Huit médecins, mais aussi des infirmières, des masseurs-kinésithérapeutes, un orthophoniste, une sage-femme, un psychologue, un pédicure-podologue, une diététicienne… L’offre de soins à Villeneuve-les-Salines va connaître un grand bond en avant avec la création de la Maison pluridisciplinaire de santé, près de l’école Barthélémy-Profit. « Le plan du bâtiment a été arrêté, les architectes vont travailler sur le permis de construire. La première pierre sera posée fin juin 2016, pour une ouverture prévue vers la rentrée 2017 », annonce Michel Carmona. La future Maison de la santé rétablira un équilibre dans une ville qui concentre une des plus fortes densités de professions médicales et paramédicales de la région, mais dont les quartiers populaires, sauf la zone franche de la Pallice, sont mal servis. Par ailleurs, le projet comprend une partie immobilière, portée par l’Office public de l’habitat de l’Agglomération de La Rochelle, avec la création de 18 à 20 logements en accession à la propriété.
Le maire Jean-François Fountaine a choisi d'aller au-delà de ces chantiers, en rebattant les cartes. Le cabinet d'études nantais SCE a ainsi été sollicité en décembre 2014 pour donner des pistes de transformations. Les acteurs du quartier ont été interrogés et des réunions de concertation ont eu lieu, dont la dernière cet été.
1 800 habitants de moins
« Il est ressorti que le quartier a un atout de taille avec ses espaces naturels, son cadre de vie, mais, paradoxalement, qu'il tourne le dos aux marais. Il faut valoriser cet atout. Autre point : le quartier est proche du centre-ville mais enclavé. Il faut l'ouvrir vers l'extérieur, créer de nouvelles liaisons vers le centre et vers Aytré », indique l'élu de Villeneuve, pour qui le quartier a aussi besoin de logements, bien que le quota de logements sociaux soit dépassé.
« Depuis la fin des années 90 jusqu'à 2011, on est passé de 9 992 habitants à 8 102 habitants selon les chiffres de l'Insee, soit une baisse de 12 %, qui touche aussi bien l'habitat social que la zone pavillonnaire. L'explication ? Les enfants sont partis. Là où il y avait quatre ou cinq personnes dans un appartement ou une maison, il n'y en a plus que deux. C'est en lien avec le vieillissement du quartier, contrairement au Petit-Marseille qui se renouvelle, et ça déstabilise les commerces et les écoles. Le groupe scolaire Lavoisier, le plus vétuste des trois du quartier, est menacé », estime Michel Carmona.
Aux élus de décider s'il faut augmenter la population, et donc créer des logements intermédiaires et en accession à la propriété. « Le cabinet d'études n'a fait que pointer le potentiel de développement de certaines zones », précise Sophie Nicolaizeau, en charge de la rénovation urbaine. Aucun projet immobilier n'est ainsi prévu sur des espaces naturels, pas plus que sur les terrains de sport. Mais des logements seront construits sur l'actuel parc des expositions et sur la future maison de la santé (lire par ailleurs). « Si on fait de la densification, on ne va pas refaire des tours comme par le passé. Il n'y aura pas de constructions en hauteur », rassure Sophie Nicolaizeau.

Déplacer les commerces
Comme le préconise le cabinet d'études, le pourtour des lacs pourrait être réaménagé, peut-être avec des pontons, des activités nautiques. Plus loin, la piste de roller, peu utilisée, pourrait servir à une autre activité. Mais c'est au cœur du quartier que la transformation sera la plus spectaculaire. « La place du 14-Juillet est un lieu fermé. On veut la rouvrir, lui donner un peu d'air. Pour la rendre plus attrayante, il faudrait sortir la barre de commerces qui la cache depuis l'avenue du 14-Juillet, là où il y a le bar Saint-Cloud, et déplacer ces commerces un peu plus loin. On y travaille, avec les commerçants et la Chambre de commerce et d'industrie. L'idée serait en tout cas que la place traverse l'avenue », signale Michel Carmona, ajoutant que la médiathèque ne bougerait pas mais que le centre social pourrait être reconstruit, « au même endroit ou ailleurs ».
Le bâtiment administratif voisin, qui concentre les services publics (mairie annexe, sécurité sociale, poste, police municipale, etc.) disparaîtra, sous sa forme actuelle, du paysage. « La partie administrative, ainsi que le parking et la salle polyvalente seront démolis. Nous voudrions les remplacer par un lieu qui soit à la fois administratif et culturel », annonce l'élu.
Une interrogation demeure enfin sur l'avenir du centre commercial Lidl, qui aimerait s'agrandir. « Est-ce qu'il pourra le faire ici ou est-ce qu'il devra déménager ? On ne sait pas, la décision ne nous appartient pas », signale Michel Carmona.
Une nouvelle réunion de concertation après les élections régionales, vers la mi-décembre. Les grandes orientations de la rénovation du quartier seront dévoilées.
La Ville gérera le parc-expo en février
L’annonce du maire, en ouverture de la Foire-Exposition, n’est pas passée inaperçue. Elle n’a pas fait non plus que des heureux. Mais Jean-François Fountaine est ferme : le parc des expositions doit déménager pour faire place à des logements. « C’était en projet depuis des décennies, personne ne l’a fait. La convention entre la Ville et le comité arrivait à terme, il fallait un délai pour la dénoncer et tout mettre à plat pour en faire une nouvelle. C’est pourquoi le maire n’a pas tardé à prendre sa décision », justifie Michel Carmona, ajoutant que le premier magistrat a rencontré il y a peu le président du comité des fêtes, Bernard Landriau.
Zone foncière disponible
En février prochain, la Ville prendra la gestion du parc-expo. Le comité des fêtes devra passer par la collectivité pour utiliser cet espace, en attendant son déménagement, dans quelques années. « On ne sait pas quand ça se fera, mais ça se fera. Le site deviendra une zone foncière disponible pour accueillir des logements, et peut-être une partie des services techniques de la Ville. En tout cas, ce ne sera pas du logement social, plutôt de l’accession à la propriété et de l’intermédiaire. Combien y en aura-t-il, de quel type ? Nous n’avons pas encore la réponse à la question », indique Michel Carmona.
« Ce ne sera pas non plus une zone pavillonnaire, avec des maisons et des jardins. Ce n’est plus trop dans l’air du temps », conclut Sophie Nicolaizeau, en charge de la rénovation urbaine de Villeneuve-les-Salines.
http://www.sudouest.fr/2015/10/21/pistes-pour-rajeunir-le-quartier-2160673-3268.php