Cinéma : Les Cowboys, avt prem

Publié le 21 octobre 2015 par Framboise32

Drame français de Thomas Bidegain. Au casting, François Damiens, Finnegan Oldfield, Agathe Dronne, Ellora Torchia, Antoine Chappey, Maxim Driesen, Jean Louis Coulloc’h, Gilles Treton, Françis Leplay, Djemel Barek, Leila Saadalli, Mounir Margoum, Laure Callamy

Synopsis : Une grande prairie, un rassemblement country western quelque part dans l’est de la France. Alain est l’un des piliers de cette communauté. Il danse avec Kelly, sa fille de 16 ans sous l’oeil attendri de sa femme et de leur jeune fils Kid. Mais ce jour là Kelly disparaît. La vie de la famille s’effondre. Alain n’aura alors de cesse que de chercher sa fille, au prix de l’amour des siens et de tout ce qu’il possédait. Le voilà projeté dans le fracas du monde. Un monde en plein bouleversement où son seul soutien sera désormais Kid, son fils, qui lui a sacrifié sa jeunesse, et qu’il traîne avec lui dans cette quête sans fin.

A propos de :

Les Cowboys est le premier film du scénariste Thomas Bidegain. Thomas Bidegain est un scénariste primé des trois derniers longs métrages de Jacques Audiard (Un prophète, De rouille et d’os et Dheepan. Le scénario est co-écrit par Thomas Bidegain et Noé Debré. Thomas Bidegain a toujours adoré les westerns et c’est pour cette raison qu’il a voulu utiliser les codes de ce genre pour Les Cowboys. Le film a été tourné entre Lyon et Chambéry avant le tournage à l’étranger. Thomas Bidegain et Arnaud Potier, le directeur de la photographie ont choisi de tourner en Scope anamorphique, avec de vieilles optiques. Le chanteur compositeur Raphaël a composé la BO du film. Les Cowboys  a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 2015. Le film sort le 25 novembre 2015. Il est distribué par Pathé Distribution. La bande annonce est ici

La critique :

Alain part à la recherche de sa fille  Kelly partie à 16 ans avec son amoureux Ahmed. Les parents découvrent alors que sa fille a appris l’arabe, qu’elle s’est convertie et semble être partie se marier dans un pays mulsuman.

Le film se situe en 1994, avant les attentats du World Trade Center. A cette époque, on ne parlait pas encore d’islamisation d’une partie de la jeunesse française. Les autorités ne s’alarmaient pas. On s’interessait aux réseaux mais pas aux personnes ayant choisi la radicalisation. Alain va alors mener une quête sans relache à travers le monde pour retrouver sa fille embarquant du même coup son fils Georges dit Kid. Alors que la mère semble se détacher complètement de la disparition de sa fille acceptant sa décision, pour le père cela va être insupportable jusqu’à la destruction (famille, passion, amitié, job…) . Le film se déroule sur une décennie. Une décennie ou on va suivre la quête infernale et obsessionnelle de ce père. Des lettres arrivent, des informations sont distillées à coup de rencontres secrètes, ou lointaines. L’histoire est ponctuée d’attentats survenus pendant cette période (NY, Madrid, Londres). La quête paternelle va devenir celle du fils. Kid est entrainé, dès son plus jeune age, malgré lui par Alain son père. Un fils qui essaie d’exister aux yeux de son père. Le fils essaie de comprendre tandis que le père est plus narcissique. Seule sa fille compte, le reste ne l’intéresse pas. Leurs recherches sont différentes. Celle du père est plus agressive, le fils tempère, décode, se mélange un peu plus.

Le réalisateur est un fan de western. Ici il fait un parallèle entre les cowboys et les indiens, Alain et ceux qu’il va rencontrer pour trouver sa fille. L’esthétisme du film, les figures masculines lors des discussions ou transactions, le « calumet » que l’on fume ensemble, les déplacements à cheval, les grandes plaines, et bien entendu les fans de country… Kelly est vue comme une prisonnière aux yeux de son père.   Le sujet est explosif mais le scénariste/réalisateur n’en fait pas un film politique. D’ailleurs ce film a été écrit avant les attentats de janvier 2015.  Le film est découpé en chapitres, baptisés avec des prénoms. Les décors sont magnifiques en France et à l’étranger. 

Côte casting, François Damiens, habitué aux rôles plus légers, est convaincant. L’acteur a perdu 10 kgs. Il a la tête rasée, le visage dur. Mais celui que l’on remarque est le jeune acteur Finnegan Oldfield. Finnegan Oldfield a un regard captivant. Il est brut. Il interprète ce jeune homme plongé dans une vie qu’il n’a pas choisi au départ. Peu à peu il se construit, il se cherche et finit par trouver un équilibre. Et puis on a plaisir à retrouver  John C. Reilly dans le rôle de l’américain, l’intermédiaire de Kid.

Les Cowboys est un premier film ambitieux, trop peut être. Plutôt convaincue malgré un côté « éparpillé » et un petit temps mort au milieu due à une cassure dans le film. De ce fait on lâche un peu. La scène de fin est magnifique ! François Damiens  et surtout Finnegan Oldfield brillant !

Merci à l’équipe de Pathé, à Thomas Bidegain et François Damiens pour les questions/réponses à l’issue de la projection