Siège de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Genève, Suisse
Source iconographique: http://www.who.int/mediacentre/multimedia/2004/en/WHOGeneva008.jpg?ua=1
Nous avons analysé l’information à propos de la disponibilité et les coûts des médicaments pour le traitement des maladies cardiovasculaires (aspirine, β-bloquants, inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, et les statines) recueillie au niveau de pharmacies de 596 communautés situées dans 18 pays participant à l’étude PURE (Etude Prospective d’Epidémiologie Urbaine/Rurale – Prospective Urban Rural Epidemiology [PURE] study dans le texte). Les médicaments étaient considérés comme disponibles s’ils étaient présents en pharmacie lors du passage de l’enquêteur, et abordables si leur coût combiné était inférieur à 20% de la capacité des ménages à payer. Nous avons comparé les résultats obtenus entre les pays à haut, moyen, et faible revenu. Les données recueillies en Inde ont été présentés séparément, du fait de la spécificité et l’importance de son industrie pharmaceutique productrice de médicaments génériques.
Les communautés ont été recrutées entre le 1er janvier 2003 et le 31 décembre 2013. Les quatre médicaments traitant les maladies cardiovasculaires étaient disponibles dans 61 (95%) et 27 (90%) des 64 communautés urbaines et des 30 communautés rurales respectivement, situées dans les pays à haut revenu, 53 (80%) et 43 (73%) des 66 communautés urbaines et des 59 communautés rurales respectivement, situées dans les pays à revenu moyen supérieur, 69 (62%) et 42 (37%) des 111 communautés urbaines et des 114 communautés rurales respectivement, situées dans les pays à revenu moyen inférieur, huit (25%) et une (3%) des 32 communautés urbaines et des 30 communautés rurales respectivement, situées dans les pays à faible revenu (excluant l’Inde), et 34 (89%) et 42 (81%) des 38 communautés urbaines et des 52 communautés rurales respectivement, situées en Inde. Les quatre médicaments traitant les maladies cardiovasculaires étaient potentiellement inaccessibles pour 0.14% des ménages dans les pays à haut revenu (14 ménages sur 9 934), 25% dans les pays à revenu moyen supérieur (6 299 sur 24 776), 33% dans les pays à revenu moyen inférieur (13 253 sur 40 023), et 60% dans les pays à faible revenu (excluant l’Inde ; 1 976 sur 3 312), et pour 59% des ménages en Inde (9 939 sur 16 874). Dans les pays à faible et à moyen revenu, les patients ayant déjà présenté des maladies cardiovasculaires étaient moins susceptibles d’utiliser les quatre médicaments si les quatre médicaments n’étaient pas tous disponibles (odds ratio [OR] 0.16, Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.04-0.57). Dans les communautés où tous les quatre médicaments étaient disponibles, les patients étaient moins susceptibles d’utiliser les médicaments si potentiellement, le ménage ne pouvait se le permettre (0.16, 0.04-0.55).Les médicaments pour la prévention secondaire sont indisponibles et inaccessibles dans un grand nombre de communautés et ménages dans les pays à revenu moyen supérieur, à revenu moyen inférieur et à faible revenu, qui ne font qu’un faible usage de ces médicaments. Des améliorations dans la disponibilité et l’accessibilité aux médicaments clé sont susceptibles d’amplifier leur utilisation et contribuer à l’atteinte de l’objectif de 50%, dans l’utilisation des médicaments clé à l’horizon 2025. Rasha Khatib, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 20 octobre 2015
Financement : Population Health Research Institute, the Canadian Institutes of Health Research, Heart and Stroke Foundation of Ontario, AstraZeneca (Canada), Sanofi-Aventis (France et Canada), Boehringer Ingelheim (Germany et Canada), Servier, GlaxoSmithKline, Novartis, King Pharma, organismes nationaux ou locaux dans les pays participants.
Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ