Sous-titré "ou du faux", ce dialogue de Platon met en scène Socrate, Eudicos et Hippias. Hippias a précédemment parlé de Homère. Vient désormais la question de Socrate, qui est le meilleur : Achille ou Ulysse ? (Non, les groupies, on ne s'emballe pas sur les muscles de l'un ou de l'autre, la question est essentiellement philosophique).
Evidemment, c'est Achille le meilleur ! Il a des gros muscles, un beau bouclier... Il dit le vrai. Alors qu'Ulysse n'est qu'un faux jeton. Il ment tout le temps ! Mais s'il ment, n'est-ce pas qu'il a la capacité de le faire ? Et aussi de dire vrai ? Et n'ont-ils pas tous les deux cette possibilité ?
Hippias nuance : Achille ne ment qu'involontairement, lorsqu'il y est contraint, tandis qu'Ulysse ment à dessein ! Mais qui sont les meilleurs, ceux qui mentent volontairement ou ceux qui ne le font que sous la contrainte ? Là, Socrate comme Hippias peinent à trancher... Car ceux qui se trompent de façon involontaire, n'est-ce pas parce qu'ils ne peuvent pas faire autrement ? N'est-ce pas le reflet d'une infériorité ? Mais alors, faut-il conclure que ceux qui commettent volontairement l'injustice sont meilleurs que ceux qui la commettent sans le vouloir ? Qui est le bon, qui est le méchant ? Est-ce celui qui sait ou l'ignorant ?
Comme toujours, Socrate nous laisse sans réponse, dans l'incertitude de la discussion. Il a bousculé nos idées reçues, a démonté quelques préjugés et s'en va, sans crier gare. A nous de penser la suite !