Par Mikaël Roparz, France Bleu
Dans le cadre de la COP 21 qui se déroule à Paris du 30 novembre au 11 décembre, France Bleu a voulu savoir quels étaient les impacts des changements climatiques sur les océans. Ils couvrent 71% de la surface du globe. L'océan constitue le principal poumon de la planète."Même si nous prenons des décisions importantes lors de la COP 21, les impacts sont déjà là et certains sont déjà irréversibles" résume André Abreu, responsable environnement et climat à Tara Expéditions.Depuis dix ans, la goélette d'exploration a parcouru 300 000 kilomètres sur tous les océans. A travers leurs différentes expéditions, les scientifiques embarqués ont pu constater l’impact des changements climatiques. "La pollution plastique est de plus en plus importante. On trouve aujourd'hui des zones entièrement sans oxygène, l'acidification menace le corail" explique André Abreu. "A Nantes, dans 20 ou 30 ans, les eaux salées vont remonter l'estuaire, certaines espèces vont disparaître parce qu'elles ne supportent pas l'eau salée" poursuit-il.
"Des plages vont disparaître"
Paul Fattal océanographe diplômé de l'Université de Nantes, connaît bien lui aussi les impacts du changement climatique. "On est dans un contexte d'élévation du niveau de la mer. On va avoir par endroit 40 à 50 cm d'élévation du niveau de la mer, des portions de plages vont disparaître" raconte l'océanographe.Et les techniques d'enrochements, la construction de digues pour se protéger ? "Ca n'est pas forcément une bonne idée" explique Paul Fattal. Ces dispositifs "réfléchissent l'énergie des vagues, on a du sable qui va partir et on aura moins de plages". Du coup, "On perd ce potentiel touristique à moyen et long terme".Pour cet océanographe, "ce que l'on peut craindre de plus en plus dans les prochaines années, c'est le phénomène de surcote. On a des vents très importants, des forts coefficients de marée, et on a un débordement des vagues, des digues, puisque l'on est sur des zones de polder" (des zones gagnées par la mer) "et l'eau pénètre et ne ressort pas".L'Ile de Sein exposée aux risques de submersion marine
Des digues, c'est justement la solution trouvée par les habitants de l'Ile de Sein au large du Finistère. Ce rocher qui sort de l'eau est très exposé aux risques de submersion marine. L'altitude moyenne est de 1,5 m avec un point culminant à 9 mètres. Plusieurs endroits de l'île de moins de trois kilomètres de long sur 25 à 800 mètres de large sont situés sous le niveau de la mer. C'est dire si les Sénans sont directement confrontés aux assauts des vagues.Pour Elodie Martinie-Cousty, responsable du réseau Océans, mers et littoraux de France Nature Environnement : "_1,4 million d'habitants sont confrontés au risque de submersion marine en France. Les communes n’y sont toujours pas préparées. La construction d’un mur sur notre littoral n’est pas une solution. La sécurité des biens et des personnes est mise en jeu et plus vite que prévue !_ ".
Par :Mikaël Roparzhttps://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/cop-21-les-oceans-face-au-changement-climatique-1445339615