Les scientifiques de McGill et de l’Université de Duke aux États-Unis contribuent ici à expliquer comment le cerveau détecte et prévient l’état de déshydratation. Au cœur de ce mécanisme, une protéine clé dans le cerveau, impliquée dans l’hydratation et qui pourrait aussi contrôler la température corporelle.
La protéine en question est impliquée dans le circuit du cerveau qui détecte la chaleur et déclenche, pour s’adapter, la sensation de soif, explique le Dr Charles Bourque, auteur principal de l’étude. Cette protéine, un canal ionique régulant le flux d’ions à travers la membrane des cellules, jouerait plus largement un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre des liquides du corps (eau, sang, etc.) et du niveau de sodium.
Le déséquilibre des liquides de l’organisme est une des causes les plus communes d’hospitalisation après une admission à l’urgence. L’hyponatrémie qui se traduit par un manque de sodium, en est un exemple. Lorsqu’un tel manque se produit, les niveaux d’eau de l’organisme augmentent, et les cellules du cerveau commencent à enfler, conduisant à des nausées, des vomissements et des maux de tête. Prochaine étape, donc, comprendre ce canal ionique est impliqué dans des troubles comme l’hyponatrémie pour pouvoir intervenir sur le canal et prévenir ou traiter.
Le canal ionique d’un gène précédemment identifié : Déjà, en 2006, l’équipe avait identifié le rôle essentiel du gène TRPV1 dans la détection des changements affectant l’équilibre des fluides de l’organisme et dans la détection de la température corporelle. Elle vient donc d’identifier le canal ionique TRPV1 qui permet de détecter la pression osmotique et la température. En état de déshydratation, ce canal s’active, éveillant les neurones situés dans une partie du cerveau appelée l’hypothalamus, ce qui permet au corps de maintenir l’équilibre des fluides.
C’est alors que le cerveau déclenche la sensation de soif et, simultanément la sécrétion de vasopressine – une hormone antidiurétique qui agit pour favoriser la rétention d’eau par les reins.
N.B. Enfin, notons que lorsqu’il ne code pas pour ΔN-TRPV1, le gène TRPV1 code pour le récepteur de la capsaïcine qui détecte le piquant du poivre ou du piment fort !
Source: Cell Reports 6 October 2015 DOI: 10.1016/j.celrep.2015.08.061ΔN-TRPV1: A Molecular Co-detector of Body Temperature and Osmotic Stress