Les chroniques d’une fille indigne 2 : Affreusement heureuse

Par Venise19 @VeniseLandry
Vous avez besoin d’une demi-heure de détente, de décrispation, d’éclats de sourire ? Ces chroniques de Caroline Allard sont pour vous. Encore plus, si vous aimez la jeunesse un peu insolente parce que très intelligente. Par contre, l’envers de la médaille, attendez-vous à éprouver une crispation au niveau de la mâchoire car vous n’aurez pas le temps de la laisser tomber assez longtemps que déjà un mot d’esprit vole et vous devrez de nouveau vous crispez de sourire. Un conseil : riez au lieu de sourire, il y aura moins de séquelles après la lecture.
Vous y trouverez exactement 145 anecdotes savoureuses illustrées. Donc, si les mots de l’auteure, qui les a volés de la bouche de sa fille ne vous font pas rire dans votre tête, ce n’est pas grave car Francis Desharnais vous fera rire de son crayon.
Il arrive que certaines situations ne vous fassent pas rire immédiatement, c’est possible, faut dire que parfois on s’entête, on se dit « non, c’est trop niais, il n’est pas question que je me remonte la commissure pour ça ! C’est votre droit le plus strict mais je vous avertis, qu’à la longue, il y en aura une encore plus niaise qui vous fera éclater. J’ai bien dit « éclater » puisque tout ce qui se retient, finit par éclater un jour et plus fortement que si le relâchement a prévalu. Mais c’est de vos affaires, je ne vous dirai certainement pas comment rire ce petit bouquin. C’est votre demi-heure et même plus, car vous avez le droit de lire plus lentement que je l’ai fait, cela peut être votre 45 minutes. Faites-en ce que vous voulez. Tant qu’à moi, vu que je vous ai au bout de la ligne, je vous confierai que j’ai été d’une gourmandise gargantuesque. Je les avalées vite, vite, je n’avais pas fini de la mastiquer, que dire de l’assimiler, que j’en voulais une autre, tout de suite il me fallait une sensation aigüe au niveau du plexus solaire. Je désirais continuellement qu’on me le chatouille, tu parles d’une affaire. J’ai pensé à l’effet d’une drogue, c’est ça, un genre de drogue douce.
Alors, attention, ma conscience exige que je vous avise que c’est à consommer avec modération, surtout que vous n’avez pas le choix, il n’y a que 145 anecdotes savoureuses. Donc, mettez la pédale douce. Autrement dit, ne faites pas comme moi (ni comme Marsi), n’avalez pas trop vite sans assimiler chaque case. Arrêtez-vous. Dans le milieu ou, au mieux, au quart. Tiens, consommez le tout en 4 fois. Vous aurez le temps d’y penser, d’y repenser, d’avoir hâte, de désirer, de fabuler. Tout ça est bon pour la santé.
Par contre, je vais être franche avec vous, vous ne soupçonnez pas une seconde combien ce que je vous demande va exiger de vous un effort. Attendez-vous à un énorme effort de rétention. Cette halte ne se fait pas facilement, cela équivaut à laisser tomber une drogue (même douce, c’est dur), avant qu’elle, ne vous laisse tomber.
Cette enfant issue de sa mère est de la plus épaisse mauvaise foi qui soit. N’importe quelle mère aurait donné sa démission mais voilà, une mère indigne, ça ne donne pas sa démission, ça encourage la mauvaise foi, surtout quand elle peut être drolatique. Je soupçonne cette mère d’être continuellement à l’affût d’une perle. De toutes manières, entre mère et fille, on s’échange la mauvaise foi comme les élastiques à cheveux. La grande sœur de fille indigne est un témoin silencieux sur laquelle nous pouvons projeter beaucoup. On se dit, pauvre enfant, avoir à supporter 365 jours par année une paire de femmes de mauvaise foi, une petite et une de plus grande taille. On pourrait aussi se dire que n’importe qui aurait l’air sage aux côtés de cette paire impayable. Rien à redire puisque c’est vrai.
Le père maintenant. Le père est peu présent et semble un genre de témoin à certains moments. De lui se dégage surtout l’odeur de l’être manipulé à souhait. Avec les mimiques qu’il nous offre, on sent que les relations à petites doses, et à sa fille indigne et à sa mère indigne a fini par l’affecter, probablement plus qu’il ne le pense. Le dessinateur, en professionnel du trait a su capter cette détresse devant ce quotidien qui se présente sans queue ni tête.
Encore un point, avant que je vous laisse aller quérir votre exemplaire, si jamais il vous arrive à une anecdote savoureuse de ne pas la rire et seulement la lire, un conseil, revenez au titre puisqu’il y en un a à chaque page. Peut-être comprendrez-vous mieux et laisserez-vous échapper un pet de rire. Ça se peut et ce n’est pas plus grave qu’il ne le faut, parce que ça sent bon.
Allez, je vous laisse aller le rire. Vous reviendrez m’en parler. J’aime entendre vos impressions et de n’importe quelle anecdote savoureuse, je suis preneuse.