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Stephan Küng, futur grand du sport cycliste

Publié le 20 octobre 2015 par Jeanpaulbrouchon

TéléchargementChampion de Suisse junior et M23 chrono, route et piste, champion d’Europe de poursuite par équipes et individuelle, champion du monde élite, entre autres succès, à moins de 22 ans. Alors que sa carrière ne fait que commencer, Stephan Küng a déjà tout gagné ou presque sur la piste et il ne lui manque plus que l’or olympique.

Mais la poursuite individuelle ayant été rayée du programme des JO, il n’y a plus que la poursuite par équipes, voire l’épreuve de madison avec copain vaudois Théry Schir, pour lui offrir cet honneur suprême. Mais ce sera difficile car même si la Suisse est vice-championne d’Europe de la discipline (avec encore Frank Pasche et Silvan Dillier), elle reste barrée au niveau mondial par la Grande Bretagne de Wiggins, voire l’Australie de Bobridge, le recordman du monde des 4 kilomètres.
Il n’empêche que le prodige thurgovien (1m93/84 kg) est bien l’un des sujets d’avenir du cyclisme international. On l’avait déjà vu et senti comme tel lors de la dernière étape du Tour du Pays de Vaud 2011, à Penthaz. Le junior qu’il était encore avait gagné en solitaire après avoir attaqué à quatre kilomètres de l’arrivée. Il avait alors magistralement résisté au peloton tout entier lancé à sa poursuite. Il n’avait pas encore 18 ans et ce jour-là il avait déjà crevé l’écran en dévoilant une puissance phénoménale qui nous avait poussé à une comparaison osée avec un certain… Cancellara ! 
Depuis cette révélation, Stephan Küng, double médaillé d’or (chrono et route) aux championnats d’Europe 2014, à Nyon, n’a cessé de grandir et de s’affirmer comme l’un des champion de demain. Pas seulement sur le plan sportif mais aussi humain, en faisant apprécier à la ronde les qualités d’une personnalité exceptionnelle. A la fois jovial et ouvert, toujours prompt à plaisanter, respectueux de l’adversaire et très bon camarade avec ses potes de l’équipe de Suisse, mais aussi très concentré sur ses objectifs. Comme un grand professionnel qu’il est déjà, qui sait reconnaître les mérites de ceux qui l’ont aidé à gravir les échelons, notamment l’entraîneur Daniel Gisiger, à l’origine de cette belle aventure collective qui mériterait de se terminer au moins sur le podium à Rio, en août 2016.
Depuis 1977 (c’était l’époque du fameux coach Oscal Plattner) et la médaille de bronze aux Mondiaux de San Cristobal (Vénézuéla) avec Gisiger, Dill-Bundi, Kaenel et Baumgartner, puis 1978 à Munich (avec Freuler à la place de Baumgartner) - cela fait 37 ans ! -le cyclisme helvétique n’avait plus eu l’occasion de vibrer aux exploits de ses poursuiteurs. C’est tout le mérite de Gisiger d’avoir réussi, malgré de faibles moyens financiers, l’exploit de reconstruire une équipe de ce niveau-là.
Il reste quelques manches de la Coupe du monde ces prochains mois pour obtenir définitivement la qualification olympique. Et puis chacun des membres du quatuor devra assumer son propre avenir en bifurquant vers la route où il est tout de même plus facile de gagner sa vie avec le vélo. En remportant le Tour du Limbourg, puis en avril dernier une étape du Tour de Romandie à Fribourg, Stephan Küng a déjà fait sa place au sein de BMC. Mais pas question, pour l’heure, de tout sacrifier à la route avant les JO de Rio, son grand objectif avoué. Andy Rihs, le financier zurichois et patron du groupe américano-suisse, avec lequel il est lié personnellement, lui offre à ce niveau-là une garantie inespérée et assure le coach Gisiger de pouvoir compter sur sa formidable locomotive.
Ensuite ? c’est la route qui tend les bras à Stephan Küng. Dans notre rêve, on le voit déjà foncer vers la vélodrome de Roubaix après avoir dompté les pavés du Cambraisis et dans le secteur du carrefour de l’Arbre. Comme Cancellara, il n’y a pas si longtemps. Mais ce n’est qu’un rêve, n’est-ce pas ? A moins que la réalité ne rejoigne un jour la fiction.
Et puis il y a de beaux et grands défis à saisir: Tour des Flandres, championnat du monde et JO contre la montre et en ligne, prologue du Tour de France notamment. Et le record du monde de l’heure dans un futur plus ou moins rapproché. Gageons que Daniel Gisiger y a a déjà pensé…

Bertrand Duboux


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