[Critique] STUNG

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Stung

Note:
Origine : États-Unis/Allemagne
Réalisateur : Benni Diez
Distribution : Matt O’Leary, Jessica Cook, Clifton Collins Jr., Lance Henriksen…
Genre : Horreur/Comédie
Date de sortie : 7 octobre 2015 (DTV)

Le Pitch :
Chargés d’organiser un dîner mondain à la campagne, Julia et Paul, doivent rapidement composer avec une invasion de guêpes mutantes particulièrement agressives…

La Critique :
Benni Diez s’est fait connaître dans le milieu, en supervisant les effets-spéciaux de Melancholia, la fable pré-apocalyptique de Lars von Trier. Pas vraiment le tremplin idéal pour ensuite embrasser une carrière dans l’horreur animalière. Pourtant, c’est ce qu’il a fait. Aucun rapport entre Stung et Melancholia. Ici, pas de Kirsten Dunst dépressive qui va faire pipi sur le green d’un golf avant d’aller poser topless au bord de l’eau, mais de grosses guêpes bien monstrueuses, qui transforment en guêpes encore plus monstrueuses ceux qu’elles piquent. Un postulat de départ aussi classique qu’enthousiasmant, si tant est que ce genre de choses soit votre tasse de thé.

Avec son dîner mondain à la cambrousse chamboulé par l’arrivée de bestioles mutantes, Stung rappelle de nombreux autres films du même genre, à commencer par Black Sheep, la géniale farce gore dans laquelle des moutons abandonnaient leurs verts pâturages pour aller croquer du bourgeois. Même ambiance et même mélange entre horreur, gore et comédie, même si Stung ne réussit pas aussi bien à exploiter ce dernier point que Black Sheep.
De nombreuses années après Les Oiseaux de Hitchcock, les cinéastes aiment toujours imaginer et illustrer d’autres invasions animalières. L’arrivée dans notre quotidien des pesticides et autres saloperies du genre ayant boosté la créativité des scénaristes, qui n’arrêtent pas de mixer les espèces pour repousser les limites de l’horreur et parfois aussi du mauvais goût. Dans Stung, les guêpes mutent après avoir absorbé un mélange bizarre d’engrais et d’hormones de croissance et provoquent des transformations bien dégueulasses en piquant les gens et les animaux. On peut donc voir des hommes-guêpes, des femmes-guêpes, un chien-guêpe et même des vaches-guêpes. Toutes se ressemblent un peu, elle sont énormes et sans mauvais jeu de mots, ont de gros dards bien pointus et plein de venin. N’y voyez aucune métaphore, salace ou pas, Stung ne va pas chercher midi à quatorze heures et se « contente » d’envoyer du bois, en exploitant au mieux son budget et son histoire. Il y a bien cette petite romance entre les deux personnages principaux, mais au fond, l’important réside dans les bestioles et uniquement dans les bestioles.

C’est ainsi au terme d’une courte introduction, par ailleurs plutôt réussie, que le film débute, avant de vite sombrer dans l’horreur. Paul, le personnage principal masculin est plutôt sympa, tout comme Julia, qui s’avère en plus très jolie. On retrouve même Lance Henriksen, le Bishop d’Alien, dans les pompes d’un notable alcoolique. Une présence en forme de clin d’œil qui confère un surplus de pertinence au propos délirant du film.
Niveau spectacle, l’amateur en aura pour son argent. Sans être révolutionnaires, les effets-spéciaux font le job, tout spécialement pendant les scènes de nuit, et le long-métrage d’offrir son lot de transformations dégueulasses. Le rythme, plutôt frénétique, fait que le film passe comme une lettre à la poste et, ô joie, quelques répliques plutôt drôles, font mouche (enfin… guêpe). Dans la grande tradition d’un genre qui a connu beaucoup de navets plus ou moins inintéressants et quelques classiques pas piqués des vers, Stung parvient, grâce notamment à une simplicité enthousiasmante, à sortir la tête de l’eau et à s’extraire quelque peu de la masse. On ne s’ennuie pas une seconde, Clifton Collins Jr, un second rôle bien connu du cinéma américain, joue un mutant à deux têtes, on remarque ici ou là quelques clins d’œil plutôt sympathiques à d’autres cadors du genre, il y a du sang, du feu, du vin hors de prix et un van Citroën. Si vous aimez ce genre de truc, rendez-vous service et ne vous privez pas de ce plaisir.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Wild Side