Déjà le feu rougeoie au fond de l'âtre gris - J R R Tolkien
Déjà le feu rougeoie au fond de l'âtre gris,
Tandis que sous le toit nous attend un doux lit ;
Mais tout aussi longtemps que nous portent nos pieds,
Nous pourrions encor voir au détour du sentier
Soudain un arbre vert, une pierre dressée
Que ne verront jamais les voyageurs pressés.
Arbre, feuille, herbe et fleur
Fileront ! Fileront !
Eau, colline et couleurs
Passeront ! Passeront !
Pourrait encor surgir au détour du sentier
Une nouvelle route, une porte cachée ;
Et s'il nous faut ici passer notre chemin,
Nous pourrions revenur pour emprunter demain
Ces sentiers dérobés qui promettent merveilles,
Qui mènent vers la Lune ou encore au Soleil.
Pomme, épine et prunelle,
Passons-les ! Passons-les !
Monts et vaux sous le ciel,
Laissons-les ! Laissons-les !
La maison est derrière et devant nous le monde ;
Les sentiers sont légions où nos pieds vagabondent
Quand d'ombre en crépuscule, au lever de la brume,
Tour à tour dans le ciel, les étoiles s'allument.
Puis le monde derrière et la maison devant,
Nous rentrerons enfin trouver notre lit blanc.
Brume et nuage rong
Dormiront ! Dormiront !
Feu, lampe et pain de mie,
Puis au lit ! Puis au lit !
p. 108 Le seigneur des anneaux, la fraternité de l'anneau. Traduction Daniel Lauzon.
Alan Lee