1995-2015, soit trois albums studios. Seulement.
St Germain, le projet le plus ambitieux, ou plutôt le plus renommé et couronné de succès de Ludovic Navarre, n’a plus besoin d’être présenté. Ses deux premiers albums avaient permis d’installer pour de bon le Français dans l’atmosphère musicale dès la fin des années 90 puis surtout pour le début de ce troisième millénaire. Et, à ce jour, sa musique demeure aussi splendide qu’inimitable, et sans prendre de rides. Ce qui vaut mille fois pour son chef-d’œuvre réédité en 2012, comme pour nous mettre la puce à l’oreille.
Forcément, quinze ans plus tard, tout le monde ou presque attend (pour ceux qui espéraient encore quelque chose de lui depuis Soel en 2003) un successeur, justement, à Tourist. Moi le premier. Non pas que je souhaite un Tourist 2. Au contraire. Mais comment oublier un tel album ?
La réponse, la voici avec un éponyme : St Germain revient avec St Germain. À bon entendeur, et je m’adresse aux détracteurs bien sûr.
Ludovic ’St Germain’ Navarre n’a finalement pas changé. Du tout. Au point qu’on pourrait croire que les visuels de son Boulevard de 95 et de ce nouvel album, vingt ans plus tard, sont issues d’un même shooting. Bref.
La genèse est déjà révélée : le Mali est l’une des sources premières, primaires même, de cette nouvelle production. À l’instar de Tourist, bluesy et jazzy sur fond électro-house (ou le contraire, ce qui revient au même… ou pas), St Germain propose une musique tout sauf révolutionnaire, presque faible même. Ce qui, je me souviens encore de ma découverte de Tourist, peut et doit être un bon signe. L’album aura besoin de tourner, un peu, beaucoup, énormément (si affinités) pour se révéler complètement. Car Ludovic Navarre ne cherche visiblement pas à faire parler de lui. Juste à nous faire plaisir, simplement et efficacement.
Mes premières écoutes du premier single « Real blues », avec la voix de Lightnin’ Hopkins, il y a quelques mois ressemblent en tout point à ma toute première découverte de l’intégralité de l’album. Le mali est présent, de même pour les instruments classiques (pour l’aspect organique si cher au Français). Quant aux touches plus électro, ou house, elles demeurent, ici ou là, discrètes pour les amateurs plus branchés, pas assez pour les autres : ou, justement, parfaitement distillées pour une symbiose tout à fait réussie.
Mais les écoutes doivent encore être répétées pour vérifier ce que je pressens : St Germain sera sûrement l’une des très bonnes surprise de 2015, même si peu nombreux seront ceux qui le considèreront comme un très grand album.
Une question pourtant : l’écouterai-je autant que Tourist ? Réponse dans quelques années.