Une aventure sur le pouce
Un couple de Français, Jeanne d'Amiens et Stefenn de Saint-Brieuc ont décidé de se lancer dans une grande aventure: traverser l'Amérique latine en stop, du Mexique au Chili. En seulement 2 mois, ils ont tout acheté, planifié, organisé, rempli les démarches administratives, puis quitté le sol parisien vers de nouveaux horizons.
Quel est votre itinéraire?
Du Mexique au Chili en deux ans. Nous sommes partis le 20 janvier de Paris pour rejoindre Mexico DF. Nous sommes restés une semaine puis nous sommes partis en bus pour Colima, côté Pacifique où nous avons passé deux semaines chez la mère d'une amie à Stefenn afin d'apprendre le plus rapidement possible l'espagnol. De là, nous avons vraiment commencé notre voyage en stop. Nous avons levé le pouce presque dans tous les états du Mexique, puis nous avons rejoins Cuba en avion puis nous avons rejoint le Belize, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Costa Rica, Panama. Nous ne sommes pas passés par El Salvador car nous avions décidé de prendre la côte caraïbe, donc le Honduras. Actuellement nous sommes en Colombie, plus précisément à Medellin pour une durée d'un mois. Nous faisons du volontariat pour un hostel tenu par des Français.
Avez-vous choisi vos destinations en fonction du stop?
Nous avons traversé en stop tous les pays qui sont sur notre itinéraire, mis à part Cuba où nous sommes restés que 11 jours, pas suffisamment de temps pour faire du stop.
La question du danger s'est posée quelques fois, comme pour le Honduras, un pays supposé être dangereux ? Contrairement à ce que l'on peut penser, dans ce pays le stop a été facile et rapide, il faut juste arrêter de lever le pouce à la tombée de la nuit, c'est valable dans tous les pays.
Quels sont les plus grands défis sur la route?
Les plus grands défis sont les longues distances. Quand on voit qu'on a plus de 250 km à faire en une journée, on se dit que si on relève ce " défi " nous sommes des champions!
Le deuxième grand défi est la patience...en effet attendre plusieurs minutes ou plusieurs heures sous un soleil ardant peu s'avérer être une grande épreuve de patience.
Aviez-vous des craintes avant de commencer votre voyage en stop?
Oui, nous avions quelques appréhensions quant à la faisabilité de notre projet, et sa dangerosité. Au bout de quelques stops, on ne se posait plus de questions...
Depuis que nous sommes partis, nous n'avons pas vraiment eu de difficultés mis à part au Panama, où il était vraiment impossible de se faire prendre en stop. On l'a également senti au Costa Rica. Dans ces 2 pays, il est interdit de transporter des personnes à l'arrière d'un pick-up, ce qui veut dire moins de chance que ça marche (en effet, la grande majorité de nos stops s'est passée à l'arrière d'un pick-up).
Vous êtes-vous déjà sentis en danger sur la route?
On ne s'est jamais sentis en danger même au Honduras. Néanmoins, cela arrive régulièrement que l'on entende des "hey gringos! ", des insultes, des sifflements pour Jeanne, des regards méchants... mais on ne se laisse pas intimider, on ne se retourne pas et on continue notre chemin.
Nous n'avons eu aucune mauvaise expérience pour le moment, on croise les doigts! Se sont plutôt de bonnes expériences que nous avons eues, avec des moments inoubliables: les gens nous offrent parfois de l'eau, à manger, des repas au restaurant, une nuit d'hôtel... Chaque stop nous apporte un petit quelque chose, et nous repartons souvent avec un nouvel ami.
Que croyez-vous que le voyage en autostop vous apporte?
Ce voyage nous permet de vivre une expérience humaine incroyable. Nous avons appris l'espagnol en quelques semaines grâce au contact permanent avec les locaux, aussi bien pendant nos stops qu'avec nos couchsurfing. Ce type d'aventure vous permet de connaître au mieux les cultures, les différences, les lieux à visiter, cela permet de voyager local.
Toutes nos rencontres nous ont beaucoup apporté et nous en gardons des souvenirs : des photos, des histoires à raconter, des petits cadeaux, des moments de complicité...
Tenter le voyage en stop peut faire peur, surtout en Amérique latine. Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui hésite à se lancer dans l'aventure?
Premièrement, ce qu'il faut se dire c'est que la personne qui vous prend en stop se met elle aussi en danger...on aurait pu être des " méchants ". Faire du stop, c'est un risque partagé entre le conducteur et les auto-stoppeurs. De ce fait, faire du stop c'est savoir ou apprendre à faire confiance à autrui. C'est très enrichissant d'apprendre à accorder sa confiance et de ne pas se méfier de tout (même s'il faut garder un minimum de prudence). Ca permet d'aller plus facilement à la rencontre des autres.
Mais le plus gros problème reste aujourd'hui les médias français qui dramatisent tous les évènements qui se passent en Amérique Latine : meurtres, mafias, drogues, prostitution ... pas une très belle image de ces pays. Mais je dirais qu'il faut savoir se faire sa propre opinion, et quelques semaines en Amérique Latine vous feront très vite changer d'avis. Les gens y sont d'une amabilité et d'une générosité incroyable. Rien ne laisse à penser que le danger existe.
Et il faut se dire que le danger existe partout et aussi bien en France. Le pire qu'il puisse arriver c'est de se faire voler quelques affaires, chose qui peut très bien arriver en France.
Comment peut-on suivre vos aventures?
On peut nous suivre sur Facebook, où nous mettons régulièrement des vidéos, photos, articles de voyage, documentaires sur les pays visités : www.facebook.com/breizhtrotters
Il y a également le blog, où l'on trouve des descriptions avec un bilan sur chaque pays visités, ainsi que des photos : http://breizhtrotters.wix.com/breizh-trotters
Et pour terminer, on peut aussi nous suivre sur notre carte interactive, avec le mode de transport utilisé pour chaque distance parcourue. De plus, nous mettons quelques histoires qui se sont passées, les prix des hostels, des frontières, des avions, nos hôtes couchsurfing qui nous ont accueillis: http://breizh-trotters.travelmap.fr/
Toutes les photos sont la propriété intellectuelle de Breizh Trotters