Berlin souhaite écouler le lait européen en Afrique" /> Berlin souhaite écouler le lait européen en Afrique" border="0" title="MONDE > Berlin souhaite écouler le lait européen en Afrique" />
Photo ©capture d'écran
Christian Schmidt, le ministre allemand de l'Agriculture, espère sortir le pays de la crise du lait en augmentant les ventes de produits laitiers allemands sur le marché mondial. Une stratégie qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour les économies des pays en développement, selon les ONG allemandes. Ces six dernières années, trois crises ont touché les produits laitiers et le prix du lait a dégringolé à 27 centimes le litre. La plupart des producteurs ne parviennent plus à rentrer dans leurs frais. Dans le contexte de la suppression des quotas laitiers par l'UE et de la chute des marchés d'exportation chinois et russe, la situation semble plus sombre que jamais. "Nous ne sommes pas seulement engagés dans des changements structuraux, la structure tout entière s'effondre", avertit Berit Thomsen, de l'association pour l'agriculture traditionnelle ABL. Pour la plupart des producteurs, la crise est causée par la surproduction. C'est également l'idée qui sous-tend la décision de Christian Schmidt de tenter d'augmenter les exportations mondiales. C'est également pour cette raison qu'il a invité des représentants de l'industrie laitière et des syndicats agricoles à un "sommet sur l'exportation" à son ministère le 13 octobre. "Étant donné la faiblesse des prix à la production de produits agricoles importants, les exportations sont essentielles pour une solution durable. Nous devons mettre en place une stratégie d'exportation forte si nous voulons créer de la valeur ajoutée et des emplois dans le secteur", a assuré le ministre lors de cet événement. Il a également souligné son souhait de lier et d'harmoniser les activités politiques et commerciales.Les conséquences de l'accord de libre-échange - La tendance a été exacerbée par les accords de libre-échange (ALE) prévus entre l'UE et certains pays africains, dans le cadre des accords de partenariats économiques. Les négociations avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont récemment été menées à bien et l'accord doit à présent être ratifié par les membres de l'organisation. Les partenariats économiques garantissent aux producteurs européens un accès libre aux marchés africains. Les pays de la Cédéao ne pourront donc bientôt protéger qu'un quart de leurs produits, puisqu'ils ont décidé d'imposer des droits de douane sur le lait liquide, mais pas sur le lait en poudre. "Les exploitations laitières locales en bénéficieront, puisqu'ils seront en mesure d'acheter du lait en poudre à bas prix. Les grands perdants seront les éleveurs", conclut une étude des ONG. Des droits de douane temporaires se sont avérés bénéfiques pour le marché laitier local, souligne Francisco Mari, qui explique que l'application de cette mesure au Kenya a permis un déclin rapide des importations de lait européen. Le ministère allemand du Développement a mis en place une initiative de soutien de l'industrie locale appelée "Un monde sans faim". "D'un autre côté, nous soutenons le développement d'un pays, mais, de l'autre, nous fragilisons les marchés d'autres États en exportant notre lait". FG