C’est un petit essai de phase I, d’une durée de 6 mois, de doses croissantes de nilotinib (150 à 300 mg par jour), mené sur 11 patients atteints de la maladie de Parkinson, montre sur 10 d’entre eux des améliorations cliniques significatives :
Øl’efficacité sur la cognition, la motricité et l’amélioration d’autres fonctions (constipation) est observée chez la majorité des patients et de manière » spectaculaire » : ainsi, un patient, en fauteuil roulant s’est montré capable de remarcher. 3 autres patients ont retrouvé une fluidité de la parole. Le taux de chutes est également réduit.
Ces améliorations des symptômes sont corroborées par l’observation d’évolutions positives dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) de biomarqueurs connus de la maladie de Parkinson (α-synucléine, bêta-amyloïde et tau, dopamine).
Le Dr Charbel Moussa, directeur du Laboratoire sur la démence et la maladie de Parkinson de Georgetown à l’origine de cette découverte des bénéfices du nilotinib dans le traitement des maladies neurodégénératives suggère que le traitement semble pouvoir inverser à un degré dépendant du stade de la maladie, le déclin cognitif et moteur chez les patients atteints de maladies neurodégénératives.
De premiers signaux très prometteurs: S’il reste certes à mener des études plus vastes, avec groupe témoin, avant confirmer ces effets positifs, cependant les premiers signaux sont prometteurs, à plus d’un titre :
- En particulier, le traitement induit une augmentation de la production de dopamine chez de nombreux patients, permettant, dans certains cas de réduire leurs doses de L-dopa ou d’autres médicaments dopaminergiques.
- De plus, cette utilisation du nilotinib, à des doses beaucoup plus faibles que pour le traitement de la LMC n’entraine pas d’effets secondaires sévères.
- le médicament pénètre dans la barrière hémato-encéphalique en quantités supérieures aux médicaments dopaminergiques.
- Enfin, ici à » petite » dose, le nilotinib induit une autophagie cellulaire suffisante pour » nettoyer » les cellules du cerveau sans entraîner leur mort (comme c’est en revanche le cas, pour les cellules cancéreuses, lorsqu’il est utilisé à plus fortes doses dans le traitement de la LMC).
Seul bémol, c’est un traitement cher, soit plus de 10.000 $/ mois pour 800 mg par jour (dose pour LMC). La dose utilisée dans cette étude était de 150 et 300 mg par jour.
Source: Neuroscience 2015 17-Oct-2015 Communiqué Cancer drug improved cognition and motor skills in small Parkinson’s clinical trial (Visuel@ Georgetown University)