La fin d'un monde

Publié le 20 octobre 2015 par Gommette1

A la une de la presse mondiale, Air France et Volkswagen ont fait le buzz, montrant à quel point elles ne parviennent pas, comme nombre d'entreprises, à entrer dans le XXIème siècle, préférant la fuite en avant pour ne pas à avoir à remettre en cause le modèle ancien de l'économie de la destruction créatrice.

La première vit encore sur des acquis sociaux exorbitants et intenables dans un contexte de concurrence en ciseaux (low-cost d'un côté, premium de l'autre) : Air France est ainsi devenue une compagnie moyenne, une compagnie immobile (un comble pour un transporteur !) dans un marché qui exige vélocité et adaptabilité. La seconde obsédée par une hégémonie de la croissance à deux chiffres, la course à la taille a perdu le contrôle en vendant des moteurs truqués pour arracher coûte que coûte des parts de marché (une insulte à " die qualität made in Germany " !) : Volkswagen va payer très cher son totalitarisme planétaire et cette trahison commerciale chez des consommateurs de plus en plus traumatisés par l'agitation climatique et qui exigent/exigeront toujours plus de transparence.

Ce qui caractérise ces deux entreprises c'est finalement leurs crispations face à un monde qui change, face aux bouleversements technologiques et à la mutation des usages qui chahutent tous les secteurs avec pour conséquence l'arrivé de nouveaux opportunistes bien mieux armés pour toucher des consommateurs versatiles et " sur-conscients ".

Dans le domaine du transport aérien et de l'automobile, la nouvelle donne se résume en mobilité et fluidité, flexibilité et ubiquité.

D'après une étude BETC, "The Modern Nomad : connect me if you can " menée auprès de 10.131 personnes dans 32 pays, rapportée par Influencia du 19 octobre dernier, " la mobilité ce n'est plus seulement aller d'un point A à un point B, elle est devenue bien plus qu'un simple déplacement. La mobilité d'aujourd'hui est un état d'esprit et un rapport à la conscience de soi. Les acteurs traditionnels de la mobilité sont challengés par des marques digital natives... (...) À cet égard, les marques technologiques et digitales apparaissent bien plus essentielles aux yeux des consommateurs. Ainsi, 60% des consommateurs mondiaux seraient contrariés si Google ou Samsung disparaissaient demain alors que 20% seulement s'inquiètent de l'extinction éventuelle d'Air France ou de Easy Jet ". Sans préjuger des réactions des consommateurs, vous pouvez remplacer Easy Jet par Volkswagen...

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