Rick Remender et Wes Craig – Deadly Class, Reagan youth

Par Yvantilleuil

Ce premier tome de Deadly Class contient les épisodes #1 à #6, initialement parus en 2014, écrits par Rick Remender (Fear Agent, The Last Days Of American Crime, Black Science), dessinés par Wes Craig et mis en couleurs par Lee Loughridge.

L’action se déroule à San Francisco en 1987 et invite à suivre les pas de Marcus Lopez. Après avoir perdu ses parents dans un accident tragique et s’être enfuit de l’orphelinat, le jeune adolescent vit au jour le jour dans la rue. Au moment où tout espoir d’avenir meilleur l’abandonne, une jeune femme lui propose d’intégrer « L’École Kings Dominion des Arts Létaux », une académie secrète et un peu spéciale qui transforme ses élèves en assassins hors-pair. Si la survie dans la rue en tant que SDF n’était pas évidente, le jeune immigré doit maintenant affronter des camarades de classe issus de milieux criminels et entraînés au meurtre… voilà qui n’est pas gagné d’avance.

Comme d’habitude, Rick Remender propose une intrigue qui démarre sur les chapeaux de roues et un récit jouant pleinement la carte de l’action. Partant d’un concept original et mêlant avec brio violence, sexe, drogue et suspense, l’auteur invite à suivre le comportement d’adolescents pas vraiment comme les autres. Le fait de situer son récit dans un lycée consacré au meurtre et gangrené par l’adversité entre les différents clans ethniques, permet à l’auteur d’aborder le thème de la violence à l’école de manière décalée dans une Amérique des eighties… celle de Ronald Reagan et des lycées qui commencent à s’équiper de portiques de sécurité…

Visuellement, le travail de Wes Craig et de Lee Loughridge est remarquable. Le découpage nerveux et le trait dynamique contribuent à insuffler beaucoup de rythme au récit. Ajoutez à cela des personnages particulièrement expressifs et une capacité à brosser le portrait d’adolescents avec grande justesse et vous obtenez un graphisme d’une efficacité redoutable, qui insuffle beaucoup de personnalité à la saga. De plus, l’auteur n’hésite pas à varier les styles selon les besoins du scénario, accompagnant ainsi avec brio son personnage principal lors d’un trip halluciné à Las Vegas.

Une excellente mise en bouche et une offre découverte à 10 euros dont vous auriez tort de vous priver !