SOMMEIL: Finalement nous ne dormons ni plus ni moins que nos ancêtres – Current Biology

Publié le 18 octobre 2015 par Santelog @santelog

De nombreuses études mettent en garde contre le manque de sommeil et encore récemment la National Sleep Foundation (NSF) américaine révisait ses recommandations sur la  » bonne  » durée de sommeil. Bien évidemment, ce n’est qu’une fourchette, au sein de laquelle chaque individu a sa propre variabilité. Cependant si aujourd’hui la preuve épidémiologique va, en particulier avec l’usage tardif des écrans, vers un manque généralisé de sommeil, cette étude vient rétablir les faits : nous ne dormons ni plus ni moins que nos ancêtres, les chasseurs-cueilleurs! Ces conclusions, présentées dans la revue Current Biology, rappellent un principe de base, en ligne avec notre fameuse horloge biologique, la lumière est un facteur majeur dans le sommeil humain, mais l’évolution de la température, aussi. 

Faut-il oublier le principe des 8 heures de sommeil par nuit et ne dormir que 6 à 7 heures, comme ces chasseurs des 3 tribus étudiées,  » Hadza  » (nord de la Tanzanie),  » San  » (Namibie), et  » Tsimane  » (Bolivie) suivies ici durant 6 à 28 jours. Les chercheurs montrent que,

-   ces tribus de chasseurs-cueilleurs ont, à peu de chose près, des habitudes de sommeil similaires à celles de l’Occident moderne, soit dorment, en moyenne 5,7 à 7,1 heures de sommeil par nuit.

-   Ces habitudes semblent plus fortement associées à la température qu’aux niveaux de lumière: là encore, des implications pour l’environnement de sommeil.

-   l’insomnie chronique est extrêmement rare soit une prévalence de 2% à comparer à nos 10 à 30%.

-   chez 2 des 3 tribus, le mot  » insomnie n’existe même pas !

Vivre comme un chasseur-cueilleur ? Dans une certaine mesure s’en rapprocher evec plus d’exercice physique, oui. Les auteurs suggèrent que leurs participants étaient beaucoup plus  » sains  » que leurs homologues occidentaux, avec une très faible prévalence de l’hypertension artérielle, surpoids, obésité ou athérosclérose.

-   Ensuite, les participants s’adaptaient aux conditions saisonnières, et dormaient une heure de plus l’hiver que l’été.

-   Aucun des participants ne s’endormait avant le coucher du soleil, mais, en moyenne environ 3 heures après,

-   la plupart se réveillaient environ une heure avant le lever du soleil,

-   faire la sieste était rare, pratiqué par moins de 7% des jours d’hiver et moins de 22% des jours d’été.

Les auteurs concluent que le cycle quotidien circadien mais aussi les changements de température, en grande partie éliminés de notre vie d’aujourd’hui, sont de  puissants régulateurs naturels du sommeil. 

Source:Current Biology October 15 2015 DOI: 10.1016/j.cub.2015.09.046Natural Sleep and Its Seasonal Variations in Three Pre-industrial Societies

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