On est sur les rotules, des valises sous les yeux mais on tient bon pour le troisième et dernier jour du MaMa. Il va falloir être partout à la fois, c’est compliqué mais on s’y tient !
Fuzeta
Il fallait se motiver pour les voir. Les garçons jouent tôt : 16h40 dans un pub australien du métro Blanche, le Café Oz. Au milieu des banderoles destinées à la Coupe du monde de rugby, les groupes bretons se succèdent, on s’excuse d’avoir loupé les trois premiers, on arrive juste pour Fuzeta, avec même un peu de retard. Le bar est bondé, beaucoup de pros, ça discute fort dans l’assemblée, l’espace pour jouer est minuscule… bref, les conditions ne sont pas vraiment optimales mais Fuzeta s’adapte parfaitement. Que ce soit sur une scène immense comme celle de la Fête de la musique où un espace aussi grand que ta chambre à coucher, les mecs font le taf. Guitares parfaites, chants à l’unisson, batterie parfaitement dosée et toujours ce même sourire enfantin sur les visages.
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Minou
Dans sa chemise noire et blanche à carreaux et son slim noir, le duo de Minou s’installe tranquillement au Petit Moulin. Des sons électroniques mixés à une guitare électrique et une basse bien grasse, l’arrangement musical sonne bien. Les textes chantés en français ont un côté un peu naïf et les deux voix, très claires, se complètent à merveille. On accroche moins aux nouveaux titres, qui laissent peu de place aux instruments. On préfère Minou quand il nous offre un rock-électro qui nous rappelle nos années collège-lycée.
Heymoonshaker
Entre Rocknfool et Heymoonshaker c’est une histoire de rendez-vous manqués. Des dizaines de fois, on a voulu les voir mais le destin en a voulu autrement. Cette fois, on ne loupe pas le rendez-vous, juste deux chansons. Quand on arrive, c’est Andy aka le chanteur qui se lance dans un tête à tête avec sa guitare sèche. On se rend compte d’une chose : les chansons enregistrées ne rendent pas réellement compte de la voix subliment éraillée, façon vieux bluesman de ce jeune homme. On est déjà sur le cul d’entendre ce timbre mais c’est son compère Dave qui nous épatera le plus. Lui, c’est la partie beatbox du duo et on se demande encore, à J+1 comment autant de sonorités peuvent sortir de sa bouche, à lui seul, il remplace un band. Le duo assure la plupart du set sur une scène brute. Scénographie minimale, tout repose sur le jeu de lumière. C’est sur les deux derniers titres de leur concert que le groupe s’accompagnera d’un quatuor à cordes, notamment « Take The Reins »… Mais, la vérité, c’est que même si les cordes sont très jolies… elles ne sont pas vraiment utiles tant le duo et leur énergie se suffisent à eux-seuls.
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Maïa Vidal
Pieds nus, vêtue d’une robe boule-à-facette et coiffée de cheveux aux pointes roses, Maïa Vidal est une chanteuse pétillante. De sa bouche étirée d’un large sourire, sort une douce voix claire et limpide qui domine autant les aiguës que les très graves. Impressionnant. Accompagnée de deux musiciens discrets et souriants eux aussi, l’un aux percus et boîte à rythmes, l’autre à la basse, elle alterne entre son clavier et ses cordes. Un peu pop, un peu vintage, un peu soul et jazz, elle nous surprend et nous enchante.
I Me Mine
Bon, on est un peu perplexe. On est d’accord pour les mélanges exotiques mais on est un peu perplexe quand l’électro se mélange au psyché. On a pourtant entendu de très jolies choses, mais à vouloir faire beaucoup trop d’instrus on s’est retrouvées complètement larguées au bord de la route. On ira les revoir lors d’un prochain passage car sans doute les conditions d’écoute n’étaient pas optimales dans cette Boule Noire pas vraiment concernée par le concert.
Sage
Il est loin le temps du pop-folk plein d’harmonies vocales. Revolver a splité et Ambroise, l’un des chanteurs se réinvente dans un nouveau projet radicalement opposé. Le jeune homme se faufile dans le sillage d’un James Blake en mélangeant piano-voix et électronique planant. Parfois ça marche, parfois moins. Mais on est toujours conquises par le timbre exquis de la voix joliment traînante du chanteur.
Las Aves
Las Aves c’est le nouveau groupe des Toulousains ex-The Dodoz. Ils ont laissé de côté des riffs déchaînés de guitare pour faire place aux sons et aux samples électroniques. Las Aves c’est tout un univers. Géraldine au chant arrive, telle une boxeuse, dans un kimono noir. Les trois garçons (batterie, guitare et pad électronique) sont en blanc. La scénographie est réfléchie. Toujours autant sautillant et électrique le groupe fait le show, communiquant son énergie à un public curieux et rapidement conquis. On aurait quand même aimé qu’il y ait un peu plus d’interactions.
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Texte : Sabine Swann Bouchoul & Jeanne Cochin
Photos : Sabine Swann Bouchoul