Magazine Histoire
RIVAROL - N°3201 - 10 SEPTEMBRE 2015
La parution, en septembre 1995, il y a tout juste vingt ans, des Mythes fondateurs de la politique israélienne par les éditions La Vieille Taupe de Pierre Guillaume, fut l’occasion d’un véritable lynchage médiatique pour le philosophe Roger Garaudy. Personnage au parcours atypique, il restera l’une des victimes de la religion de la Shoah pendant les années 1990.
RIVAROL : Comment avez-vous été amenée à rencontrer Roger Garaudy ?
Maria POUMIER : Dans les années 1970, la réflexion de Roger Garaudy sur l’esthétiqueoffrait un nouveau paradigme aux communistes qui, se battant pour la justice sociale,cherchaient un horizon de transcendance. Le « réalisme sans rivage » de Garaudy était lanouvelle mouture du divin dont nous avions besoin : espace de liberté, de confiance, de soumissionà la beauté, naturelle ou fruit du travail des hommes. Et cette théologie diffuse maisincarnée embrassait toute l’histoire, elle équilibrait le côté strictement daté du marxisme.Avec l’esthétique garaudienne, nous les communistes retrouvions ainsi notre appartenanceà la tradition, alors que le slogan « du passé faisons table rase », indispensable dans le feude l’action révolutionnaire, était étouffant et stérilisant pour d’autres niveaux du combaten vue du dépassement des conditions données.
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