Si les ONG sont conscientes qu’un texte de négociation plus concis était nécessaire pour faciliter les échanges entre les Parties, le contenu de cette version provisoire n’est pas satisfaisant et des ingrédients essentiels à un accord répondant aux besoins des plus vulnérables, sont absents du brouillon de l’accord de Paris diffusé la semaine dernière.
Malgré une mobilisation large, y compris des pays en développement, les États doivent dès à présent redoubler leur efforts de réduction et de limitation des émissions de gaz à effet de serre pour contenir le réchauffement à +1,5°C, avant même la mise en oeuvre de l’accord en 2020. La création d’un réel mécanisme de révision de l’ambition est cruciale. L’absence de référence claire à la sortie des énergies fossiles, principales contributrices des émissions de gaz à effet de serre, et à une réelle transition énergétique apparaît, de ce point de vue, tout à fait paradoxale…
Les changements climatiques sont injustes car ils affectent d’abord les personnes qui en sont les moins responsables. Coordination SUD rappelle que la lutte contre les changements climatiques doit reposer sur le respect, la protection et la promotion des droits humains, dont l’égalité femmeshommes, et la sécurité alimentaire. Il est dès lors aussi incompréhensible qu’inadmissible d’avoir vu ces éléments-clés, pourtant portés par différents États Parties lors des sessions précédentes, disparaître du nouveau brouillon de l’accord. De même, Coordination SUD regrette le manque de clarté du texte et l’absence d’engagement fort en matière d’atténuation et d’adaptation. Un tel engagement permettrait pourtant d’endiguer des pertes et dommages irréversibles, lesquelles doivent être compensées par un mécanisme de solidarité.
Pour Coordination SUD, toutes les solutions ne se valent pas. « L’Agenda de l’action », porté par une entité quadripartite(1) dont la France, ne comporte à l’heure actuelle aucun critère permettant de sélectionner les initiatives qui seront promues, aucun garde-fou, ni aucune garantie en matière sociale ou environnementale. Certaines initiatives promues dans cet Agenda risquent d’ouvrir la voie à de fausses solutions dont les impacts négatifs sont avérés, tant sur l’environnement que sur les populations(2).
Enfin, la mobilisation de financements publics nouveaux et significatifs pour la lutte contre les changements climatiques est un autre enjeu majeur. Un récent rapport de l’OCDE montre que deux tiers des 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 promis par les pays riches ont effectivement été mobilisés en 2014 (aide bilatérale, banques multilatérales de développement et financements privés). Mais, seuls 16 % sont effectivement destinés à l’adaptation des populations les plus vulnérables. « Il est grand temps que les financements publics internationaux pour le climat soient significativement renforcés. Coordination SUD restera vigilante sur le niveau des dons pour financer l’adaptation » souligne Philippe Jahshan, président de Coordination SUD.
1 France, Pérou, Secrétariat de la Convention-Cadre des Nations unies sur les Changements Climatiques, Secrétariat Général des Nations unies. 2 Voir : http://www.coordinationsud.org/document-ressource/les-notes-c2a-ccd-glob... Voir : http://www.coordinationsud.org/document-ressource/note-de-la-ccd-n8-init...Les ONG membres de Coordination SUD présentes à Bonn :
GERES : Vanessa Laubin cheffe de la commission Climat et développement de Coordination SUD (+33 6 01 63 71 74)
Action contre la faim : Peggy Pascal (+33 6 61 60 09 35) et Claire Even
CARE: Fanny Petitbon (+33 6 19 12 21 46) et Aurélie Ceinos (+33 7 61 34 57 16)
CCFD-Terre Solidaire: Anne-Laure Sablé et Maureen Jorand (+33 6 65 03 72 86)
Oxfam France : Romain Benicchio, Armelle Le Comte, Sarah Roussel (+33 6 51 15 54 38)
Secours Catholique-Caritas France : Jean Vettraino (+33 6 80 46 93 84) et Emilie Johann (+33 6 80 67 16 29)
WWF : Pierre Cannet et Natassja Hoffet
Contact presse
Bénédicte Bimoko, bimoko@coordinationsud.org - Tél : 01 44 72 03 78 / 07 76 78 15 19