C’était un secret de Polichinelle, tout le monde le savait déjà. Il n’y avait plus qu’à officialiser la nouvelle par le ministre de la défense nationale lui-même. Ce dernier vient donc de confirmer sa candidature à la présidence de la région Bretagne. Comme disait ma grand-mère, « des indispensables, il y en a plein les cimetières ! ». Pourtant, bien loin de cette sagesse populaire dans laquelle il a pourtant autrefois probablement baigné compte-tenu de ses origines modestes, l’important personnage de l’Etat ne voit manifestement nulle honte ni inconvénient à cumuler à la fois sa fonction de dirigeant d’un ministère pourtant en pleine effervescence (de par les nombreuses actions militaires extérieures et de sécurité intérieure notamment contre le terrorisme) et sa campagne des régionales… Voilà qui laisse perplexe quant à ses capacités d’attention et d’action efficace sur l’un et l’autre front. Encore un travers facilement évitable de la professionnalisation de la politique qui permet à quelqu’un qui n’a rien fait d’autre depuis près de 40 ans de n’apercevoir là aucune matière à scrupule moral. Mais vient ensuite la question du cumul des mandats. Pour s’en tirer sans coup férir, le Monsieur nous délivre sa sentence bien huilée sensée faire taire toute polémique :
«Il reviendra au Président de la République de prendre, le moment venu, les décisions qui conviennent».
Sauf que. De deux choses l’une, soit il se prépare à quitter tranquillement son ministère à la manière de Rebsamen, afin qu’un autre prenne le relais en toute discrétion, et son départ est donc déjà acté… En avait-il marre de ce ministère là précisément ? Ou lui a-t-on fait comprendre qu’il serait souhaitable qu’il se retire et cette occasion là était-elle la bonne ? Dans tous les cas, laisser à Hollande le soin de trancher alors que la règle est déjà connue et devrait être scrupuleusement respectée par tous, voilà qui ne m’apparait pas franchement très courageux.