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Nikki Owen : Sujet 375

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Sujet 375 de Nikki Owen    4,5/5 (14-10-2015)

Sujet 375 (415 pages) sort le 15 octobre 2015 aux Editions Super 8.

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L’histoire (éditeur) :

« Je suis le Dr Maria Martinez et je suis – enfin, j’étais – spécialisée en chirurgie réparatrice. J’ai 33 ans. Lieu de naissance : Salamanque, Espagne. Ah, et je suis accusée du meurtre d’un prêtre catholique. »

Maria est en prison. Si elle est convaincue d’être innocente des faits qui lui sont reprochés, toutes les évidences sont contre elle. Son alibi ne tient pas la route et les tests ADN confirment qu’elle était bien sur les lieux du crime au moment du meurtre. Atteinte du syndrome d’Asperger, Maria se souvient de tout… sauf de ce qui la concerne intimement. Auprès des thérapeutes, elle va puiser dans ses facultés uniques pour tenter de se remémorer son passé récent. Des endroits étranges. Des gens plus étranges encore… Le puzzle épars qu’elle essaie de reconstituer ne semble pas faire sens. Sauf à croire à des années de mensonges et de faux-semblants. Ce qui est, bien sûr, totalement impossible. À moins que… Trauma, amnésie, menace latente… 

Mon avis :

Voilà le petit nouveau des Editons Super 8. Encore un qui devrait de faire parler de lui.

Mise en garde : Sujet 375, premier roman du Nikki Owen,  risque d’entraîner chez  vous quelques   agacements, il va à coup sûr exacerber votre impatience et entamer vos certitudes, mais aussi provoquer une dépendance certaine.

Pourquoi ? D’abord parce que vous vous retrouverez dans la peau de Maria Martinez, docteur en chirurgie reconstructive atteinte du syndrome d’Asperger, condamnée pour un meurtre dont elle n’a pas vraiment souvenir (et encore moins de certitudes), et, de ce fait, vous allez vivre (intensément) ses doutes, ses interrogations, ses crises, ses peurs…

Ensuite, parce que vous ne savez pas sur quel pied danser et qu’on vous ballade allègrement du début à la fin…ou pas, finalement…et qu’au bout d’un moment, ça agace !

Dans ce cas, pourquoi lire Sujet 375 ? Et bien parce que même si votre besoin de savoir grandit au fur et à mesure et que Nikki Owen ne vous apporte aucun soutien, elle vous attrape et ne vous lâche plus. Oui, car même si vous pensez que les vérités arrivent alors qu’elles finissent par être heurtées par de nouvelles réalités, votre envie de continuer et de découvrir le fin mot de l’histoire est bien là (et grandit même à mesure que vos incertitudes grandissent).

Ce livre est addictif, terriblement addictif et cette Maria est un personnage hors normes pour lequel l’empathie est particulièrement fort. On la suit dans sa thérapie pendant laquelle elle revient sur son incarcération avec intérêt et curiosité. Petit à petit, ce qu’elle croit être des souvenir refont surface et elle tente de reconstruire le puzzle de la vérité alors que tout le monde s’évertue à qualifier de faussée (preuves et raisonnements à l’appui). Qui croire ?

Réalité ou fantasme ?

Manipulation ou folie ?

Complot ou schizophrénie ?

Bien sûr, lecteurs assidus que vous êtes, habitués aux lectures loufoques, tortueuses ou alambiquées, vous voulez croire à cette folle histoire d’agents secrets, de complot, d’observateurs, de projet clandestin…Oui, mais vous doutez…car les visions, les faits sont à chaque fois balayés, les suppositions et les hypothèses sont anéanties. Et puis c’est tellement gros !!!!

Alors bon sang, vous voulez savoir, vous DEVEZ savoir. Les pages se tournent frénétiquement. N’êtes-vous pas aussi un peu en train de perdre la raison, victime d’hallucinations et d’images subliminales que Maria insinue dans votre esprit ?  Mais, êtes-vous vraiment tant que ça à côté de la plaque  finalement ?

Vous êtes perdus ? Et bien imaginez Maria, victime/coupable, du meurtre d’un prêtre. En plus de ce besoin de réponses grandissant, vous ne lâchez plus le livre parce que l’histoire de Maria vous touche, vous met un peu mal à l’aise et vous rend un peu tendus face à des situations de plus en plus dangereuses.

J’ai adoré tout ça au final. Et, si tous ces mystères que je pensais parfois résolus ne l’étaient pas vraiment, l’intrigue est constamment relancée et jamais confuse. Grace à Maria et sa difficulté à communiquer, Nikki Owen réussi  à passionner, et face à tout ce qu’elle vit, le sentiment de rythme et d’intensité ont été omniprésents. C’est chaotique, c’est vrai, mais elle maîtrise si bien la narration que vous n’êtes au final jamais perdus (juste beaucoup baladés).

Sujet 375, est un roman ambitieux, un premier roman très bien orchestré et un premier tome qui ne vous laisse pas de répit. Un peu difficile à commencer (et on comprend vite pourquoi) mais une fois embarqué difficile de s’arrêter. Et puis cette fin…difficile de se contenter d’une ébauche de réponse et de rester sur de nouvelles incertitudes, je VEUX la suite !!!

Bon, si vous êtes arrivés au bout de ce billet c’est que finalement ce n’est peut-être pas aussi confus que ça. En tout cas, ce côté imprévisible rend Sujet 375 absolument fascinant, alors tentez l’expérience !

Bonne nouvelle, les droits de cette trilogie viennent d’être achetés par Universal (Dr House, Bates Motel, etc.) pour une adaptation en série.


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