Phong est le benjamin d'une famille de six enfants. Issu d'une petite ville du centre du Vietnam, Phong travaille à Hanoi dans un théâtre. Depuis son enfance il/elle se considère comme une fille, enfermé(e) dans un corps de garçon.
Dès son arrivée en ville, Phong découvre qu'il/elle n'est pas seul(e) dans son cas, et décide de changer de sexe. Un voyage au Vietnam lui permet de rencontrer des médecins qui vont l'accompagner dans sa métamorphose jusqu'à l'opération chirurgicale de transformation sexuelle. Phong enregistre avec sa caméra le long périple de cette mue. De ses atermoiements, ses peurs, en passant par l'incompréhension de sa famille, petit à petit Phong filme le lent processus qui lui permet de réaliser son rêve. Est-il facile pour lui de devenir elle ?
Le film est troublant comme peut l'être la situation de Phong. Cette sorte de malentendu qui fait qu'une personne ne rencontre pas son corps, constamment à la recherche de son identité. Le problème est aussi social, et la famille est le premier lieu ou se vit cette ambiguité de l'identité sexuelle. Cette socialisation du genre se vit avec plus ou moins de compréhension et beaucoup de non-dits. Avoir un fils efféminé est une chose, découvrir que ce fils veut devenir fille en est une autre, se trouver devant le fait accompli encore une autre : toutes ses difficultés sont évoquées avec trouble et tendresse.
Le film est émouvant. Comment ne pas être touché par la détermination forte de Phong malgré ses peurs et ses angoisses face au trouble que ses choix provoquent dans sa famille et chez ses amis ? Phong se heurte à l'amour " trahi " des siens. Comment accompagner celui que l'on a connu fils ou frère à devenir fille ou sœur sans perdre l'amour qu'on lui porte ?
Enfin, le film est documentaire, véritable cinéma du réel, exposant avec pudeur et précision, le malaise des transgenres et les solutions médicales modernes qui s'offrent à eux.
Tim Phonh est un film réussi car éprouvant.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble