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Les semaines se suivent et se ressemblent un peu. Hier soir, comme mercredi dernier, nous étions à nouveau à la Philharmonie de Paris pour un autre concert de l’Orchestre de Paris.
À la direction et pour la première fois avec cet orchestre, le jeune et brillant chef français Lionel Bringuier, unanimement salué pour son talent, directeur musical de l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich et chef associé de l’Orchestre Philharmonique de Los Angeles et dont la carrière internationale semble ne pas avoir de limite. La jeune génération à l’honneur pour ce concert puisque Lionel Bringuier, 29 ans, sera accompagné sur scène du pianiste Martin Helmchen, 33 ans, vainqueur du concours Clara Haskil (comme Adam Laloum) soliste et chambriste aux multiples collaborations qui s’attaque ici au Concerto pour piano en la mineur de Schumann que nous avons déjà eu l’occasion d’entendre il y a quelques mois justement, avec Adam Laloum.
Le programme d’ailleurs parlons-en. Beaucoup d’énergie et de dynamisme avec une œuvre contemporaine du compositeur et clarinettiste allemand Jörg Widmann, Con Brio, hommage à Beethoven. Ensuite donc le célèbre Concerto pour piano en la mineur de Robert Schumann, très grande œuvre pour piano dont le premier mouvement a été composé pour sa femme Clara, qui en sera l’interprète lors de la création en 1846. Tchaïkovski a lui aussi composé un concerto pour piano mémorable mais c’est ici avec Roméo et Juliette qu’on profite du génie du compositeur. Ouverture en forme de poème symphonique, la pièce décrit les déchirements entre les deux familles Capulet et Montaigu ainsi que l’amour entre les deux principaux protagonistes. Enfin, la soirée se termine en folklore avec les Danses de Galánta de Zoltán Kodály, compositeur hongrois ayant vécu dans le village de Galánta célèbre pour son orchestre tzigane et les envolées rythmiques de ces Danses nous replonge dans cet univers.
Compte-rendu :
Nous ne sommes pas particulièrement habilités à vous parler de l’œuvre contemporaine de Widmann aux multiples modes de lecture. On saluera la prouesse des musiciens qui jouent littéralement avec leurs instruments, leurs archets et leurs souffles. Un grand bravo au percussionniste qui donne de sa personne et apporte le dynamisme nécessaire à la pièce. Dans le concerto de Schumann, belle direction d’ensemble, fluide de Lionel Bringuier et belle technicité de Martin Helmchen qui joue sans partition. Mais au-delà de ça nous n’adhérons pas du tout à l’interprétation qui est faite du concerto. Trop rapide, lisse, sans personnalité particulière. Une pièce de Schumann en rappel (l’Oiseau-prophète) plus intéressante. Le jeu du soliste se fait plus aérien et plus subtil.
Après l’entracte, dans Tchaïkovski, loin d’être impressionné par le grand effectif de l’orchestre, Lionel Bringuier assure une direction solide favorisant les effets d’ensemble et il se dégage un certain souffle de la pièce. Roméo et Juliette prend même parfois des airs de musique de film.
Enfin, avec les Danses de Galánta, l’orchestre nous propose une intéressante conclusion de programme avec cette œuvre pleine de couleurs. Le chef et les musiciens déploient tout leur talent et embrassent la partition dans sa globalité avec une certaine touche ludique et un pétillement dans les subtilités instrumentales et rythmiques.
Un concerto manqué, une deuxième partie de programme plus réussie. Faites-vous votre propre opinion, le concert est aussi programmé ce soir !
La semaine dernière aussi nous étions à un concert de l’Orchestre de Paris à la Philharmonie. Souvenez-vous.