Parfois le cinéma, c'est simple. Un visage, une chanson, la mélancolie et la tristesse qui passe entre tout ça. Trois exemples pris dans trois courts-métrages.
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La visiteuse (Jean-Claude Guiguet 1981)
Un chagrin que l'on croyait enfoui et qui ressurgit au rythme d'un si doux travelling.
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Cindy, the doll is mine (Bertrand Bonello 2005)
Miroir, mon beau miroir, mimétisme de l'artiste et de la muse.
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Compilation, douze instants d'amour non partagés (Franck Beauvais 2007)
Pas d'extraits mais un titre qui dit tout et un dispositif qui consiste simplement en une succession de plans-portraits d'un jeune homme écoutant des chansons évoquant le rapport entre le réalisateur et son modèle:
Fait ainsi la connaissance de chansons inconnues: une d'Anne Sylvestre faisant résonner cette phrase étonnante : "tant pis pour la tendresse, mais merci pour les fesses" (à moins que ce ne soit l'inverse, je ne sais plus, si quelqu'un a les références...). Et puis cette chanson aussi. Et un très beau regard caméra final sur cette chanson qui irriguait déjà Mauvais Sang (Leos Carax 1986).
Cependant, il manque une dernière chanson, qui elle-aussi, synthétise le rapport entre l'artiste et son modèle, peut-être celui qui cimentait Serge et Brigitte d'ailleurs.
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En fait, toute l'intensité de ces séquences avait déjà été (d)écrite dans cette magnifique chanson:
Why don't you sit right over there, we'll do a movie portrait
I'll turn the camera on and I won't even be there
A portrait that moves, you look great I think
(...)
Let's do a movie here next week
We don't have sound but you're so great
You don't have to speak
You've got the style it takes.
Style it takes (Lou Reed and John Cale 1990)