L'architecture maya, à l'époque préhispanique, et plus particulièrement à l'Époque classique (300-900), est intimement liée à l'idée que les Mayas se faisaient du cosmos, dont leurs cités étaient l'image, ainsi que du rôle socio-religieux que ces bâtiments jouaient : ils étaient la scène sur laquelle se déroulaient les rituels et par lesquels le souverain affirmait sa légitimité.
Palenque
Cette architecture présente tout au long de l'Époque classique un ensemble de caractéristiques qui plongent profondément leurs racines dans l'Époque préclassique, dont l'unité est évidente, tout en présentant des styles régionaux tout aussi indéniables. L'agencement des bâtiments est tel que l'on peut se demander si l'on a vraiment à faire à une cité, dans le sens occidental du terme.
Au cœur de la « cité » maya se trouve un centre cérémoniel composé d'un ensemble de structures parfois difficiles à identifier, qui peuvent être des places, des plates-formes, des temples, des palais et des terrains de jeu de balle ; ce centre cérémoniel est entouré d'une zone périphérique où l'on rencontre un grand nombre de petites structures en matériaux périssables dressées sur des plates-formes où habitaient les gens du commun.
Ce dernier type de structures a perduré dans la population maya contemporaine.
Matériaux et techniques
Les matériaux les plus couramment employés sont le bois et la pierre. Exceptionnellement on rencontre des constructions en briques d'argile à Comalcalco à cause du manque de pierre.
Chichen Itza
À l'origine, les Mayas emploient des matériaux périssables pour des maisons simples, un type de maison toujours en usage chez les paysans mayas actuels. Des poteaux en bois sont enfoncés dans une plate-forme. Les murs sont faits de rameaux tressé ou encore de treillis enduit d'argile et crépi. Le toit est en feuilles de palme ou en chaume.
Le préclassique moyen voit l'apparition de constructions monumentales en pierre. Les Mayas ne disposent pas d'outils en métal mais emploient des outils en pierre pour extraire et tailler un calcaire tendre et abondant dans une grande partie de la zone maya. Le calcaire se travaille facilement et durcit avec le temps. Sa qualité est variable : généralement excellente dans le bassin de l'Usumacinta et médiocre dans les Basses-Terres septentrionales, comme à Coba, où il contient des coquillages fossiles et s'érode rapidement. Sur certains sites on emploie d'autres pierres, comme le tuf à Copan ou le grès à Quirigua. Les Mayas brûlent le calcaire pour en faire du stuc ou du mortier.
Révolution architecturale
C’est dans les basses-terres exclusivement qu’a lieu cette « transformation radicale » de l’architecture précolombienne : les Mayas y changent brutalement d’attitude collective à l’égard de l’architecture monumentale dans la seconde moitié du préclassique.
Ce n’est pas un hasard : dès l'époque de l’influence olmèque, peut-être celle du Mexique central, l’instauration d’un ordre social permettant cette évolution est en cause. Entre -20 et -50, les Mayas commencent un programme massif de « travaux publics » visant à modifier délibérément le paysage local. Des vestiges de cette période sont visibles à Tikal, Uaxactun, El Mirador, Cival, et à Cerros et Lamanaï au Belize.
Maison paysanne
Dans chacun de ces emplacements, des populations de villages qui étaient restées stables pendant des centaines d’années se déplacent pour établir leur habitation à proximité des nouveaux centres.
L’utilisation massive d'escaliers est évidente dans les premiers temps du classique. On recycle d'anciens monuments. L'usage mésoaméricain de construire des pyramides « en gigogne », c'est-à-dire d'amplifier la pyramide précédente en lui ajoutant un niveau est un exemple parmi d'autres de recyclage architectural.
La pratique sacrificielle ne s’applique pas qu’aux hommes en Méso-Amérique, elle est également réalisée sur les monuments, sacrifiés symboliquement, par exemple « les statues décapitées rituellement » de Toniná. On détruit alors tout ou partie des temples supérieurs des pyramides.
Les labyrinthes mayas, longtemps passés inaperçus sont nombreux : Oxkintok, Palenque, Tonina, Yaxchilan, on les trouve en divers points de la zone d’influence maya, ce qui montre l’unité du concept.
Du côté du Chiapas, on a identifié des bains de vapeur (« temazcal ») à San Antonio Ocozocoautla et à Chiapa de Corzo. Chez les Mayas classiques, c’est à Piedras Negras qu’un bain de vapeur a été mis au jour par les dernières fouilles (2003). Un groupe de bains de vapeur doté d’un plan organisé autour d’une série de petites « chambres », un petit foyer voûté à la façon maya, et doté de salles de repos est visible. Ce sont en fait huit bains de vapeur connus que l’on recense à Piedras Negras.
Yaxchilan
Des plates-formes artificielles qui surprennent souvent par la masse de travail qu’elles supposent forment le sol sur lequel les pyramides sont édifiées. Le temple de la pyramide est surmonté d’une crestería, terme espagnol signifiant « frise ou crête ajourée » surmontant la voûte du temple : parfois une véritable mosaïque de pierre, comme à Yaxchilan, plus massives à Tikal, elles ne se sont pas toujours conservées à la suite de l'abandon des sites mayas.
Après de nombreux siècles d'une évolution lente, la pyramide augmente de volume et en hauteur, dans le but de supporter une cresteria chaque fois plus pesante : en conséquence, l'espace intérieur est fermé, ou réduit jusqu'à des limites presque absurdes.
On a retrouvé des canalisations d’eau sur de nombreux sites mésoaméricains. Par exemple, à San Lorenzo, cité olmèque, sous les plates-formes, des canalisations mènent l'eau à une « fontaine ». De même, à Xochicalco, des tuyaux d’argile s’emboîtent comme un jeu de flûtes.
À Teotihuacan, le sol de la cour du patio du palais de Quetzalpapalotl est fait d’un revêtement stuqué qui présente une légère déclivité vers le centre. Il s’ouvre sur un trou d’écoulement communicant dans une citerne dans laquelle s’amassent, pendant la saison des pluies, les eaux récoltées par la toiture. On a découvert ce qui a dû être une fontaine. Une forme creuse en forme d’oiseau aquatique forme une partie d'un aqueduc avec une ouverture adaptée à ce qu’on pourrait qualifier de système de drainage. À Comalcalco (Campeche) dans l’acropole, au-dessous du sol, un système hydrologique complexe a été détecté par les fouilles archéologiques.
Les stèles portent des noms individuels, comme si les Mayas considéraient qu’elles possédaient une personnalité. Tous les dix ou vingt ans, une nouvelle stèle se dresse pour enregistrer les conquêtes ou la fin d'un cycle, lié à la naissance ou à la mort d'un souverain.
L’apparition du complexe stèle-autel daterait d’Izapa.
Chez les Mayas comme chez les Aztèques, le seuil du temple est matérialisé par la gueule d’une créature zoomorphe aux attributs composites : félins, sauriens et ophidiens. Dans l'architecture postclassique Yucatèque, il arrive que la porte zoomorphe prenne toute la place dévolue à la façade du temple et le remplace en quelque sorte : on parle alors de temple tératomorphe.
Les linteaux de pierre ou de bois couvrent les embrasures de porte des temples. Leur chute a provoqué la ruine de nombreuses constructions. À Yaxchilan, le site se singularise par ses superbes inscriptions sur linteaux de pierre sculptés. À Chichen Itza, des linteaux sculptés, quoique dans un style bien différent, ont aussi contribué à la renommée du site.
Une une caractéristique de l’architecture maya : la voûte maya en encorbellement. La pierre la plus haute, ou pierre de faîte, de la voûte, porte parfois une illustration ou peinture, notamment au Yùcatan. Le site qui en a fourni des exemples de style codex est Ek Balam dans le Yucatan justement.
Chichen Itza
Kohjunlich, Acanceh, Tikal donnent toujours à voir de très beaux masques. Mais la forme générale des masques évolua ensuite dans l'architecture Puuc : ils n'avaient plus la même taille ni la même fonction ; on insistait alors davantage sur l'effet de répétition des mosaïques de masques en pierre.
Dans les pièces mayas, la plus grande partie de l’espace est occupée par d’énormes estrades où siége le souverain. Cette disposition convient à des cérémonies de la cour royale comme le montrent les vases peints. Le public choisi se tient devant l’estrade ; on peut voir des estrades avec plusieurs personnes assises, et d'autres autour d’eux ; mais on peut penser qu'elles servaient aussi pour se reposer et même y dormir.
Les sacbés connectaient entre eux les grands sites mayas ; à la fois routes de commerce, routes de pèlerinages, ils étaient parfois assez larges et suivaient parfois les points cardinaux, mais sans que cela soit systématique.
D'après Wikipédia