Savez-vous garder un secret ?

Par Thomasbing19 @Fourchetteetb
Psycho

Difficile de répondre non à un « hé, est-ce que je peux te confier un secret? » ! Normal : partager l'intimité des gens, se voir confier des choses qu'on sera seule à savoir et qu'on doit absolument cacher aux autres, ça a toujours quelque chose de mystérieux et excitant.

Sauf que : la plupart du temps, on a du mal à garder pour nous les secrets que l'on nous a précieusement confiés ! Mais comment se fait-il que l'on ait toujours besoin de cafeter et de trahir la confiance qu'on a mise en nous ? Est-on si méchante et perfide que ça ? A-t-on un besoin de gossip tellement exacerbé ?

En fait, ce n'est pas si simple : garder un secret, ce n'est pas un acte si anodin qu'il n'y paraît. Fourchette & Bikini nous en dit plus...

Garder un secret : physiquement impossible ?

Voilà une info qui va ravir les amatrices de ragots : une étude américaine récente (menée par le professeur Tom Frijins, pour le Journal of Experimental Psychology, rien que ça) a mis en lumière le fait que garder un secret, c'était physiquement et psychiquement trop compliqué pour un individu !

Le test de l'étude était le suivant : pendant un bref entretien, des ados devaient cacher leurs préférences sexuelles et effectuer quelques tâches anodines sans prononcer certains mots donnés. Conclusion : les sujets avaient non seulement des problèmes de concentration, mais en plus ils étaient plus enclins à l'agressivité, et avaient moins d'endurance physique que les autres.
Normal : quand on doit garder un secret, il contamine nos pensées ; à chaque fois que l'on parle à une personne, on doit faire attention à ne pas trop en dire, à garder certaines choses pour nous, etc etc. Du coup, cela parasite complètement et constamment notre cerveau !

En clair: quand on doit garder le silence sur un sujet et/ou et feindre de ne pas savoir telle ou telle chose, cela représente toujours une source de stress pour nous et notre organisme ; garder un secret trop lourd trop longtemps peut donc représenter un véritable fardeau pour une personne, ce qui peut même amener à des replis sur soi, des problèmes relationnels, des nausées, des maux de tête...

Partager un secret pour s'alléger d'un fardeau

Garder un secret, ce n'est donc pas de tout repos pour notre corps et notre esprit. C'est pourquoi partager un secret qui nous pèse peut être un bon moyen d'aller mieux en se déchargeant de son stress et de son fardeau.
Parler et se confier, ça permet à la personne qui devait garder le secret de stopper le contrôle permanent qu'elle devait effectuer au niveau de ses faits et gestes et de ses pensées. Un sacré soulagement !
D'ailleurs, selon le professeur Tom Frijins, six mois après son étude, les ados qui avaient partagé leurs secrets se portaient bien mieux que ceux qui avaient tout gardé pour eux, et dont l'état avait empiré.

Bon, que les pipelettes de service ne crient pas victoire trop vite : les secrets que l'on doit absolument partager pour éviter qu'ils ne nous parasitent sont les secrets très importants et lourds de conséquences. Si on dit à Steve qu'on a balancé à tout le monde qu'il s'épilait les poils du nez parce que ça nous pesait trop, il risque de nous envoyer bouler !

Comment supporter un secret

On l'a vu, garder un secret, c'est physiquement et moralement éprouvant. Et pourtant, difficile de résister à un « Est-ce que je peux te confier un secret ? » !
Mais si quelqu'un de notre entourage s'est confié à nous pour un secret important, c'est qu'il comptait sur nous et nous faisait confiance. Pour éviter de trahir cette confiance mais sans pour autant se ruiner la santé, on va essayer de trouver des manières de se décharger du secret sans réellement le dévoiler.

Comme par exemple : confier ce secret à notre reflet dans le miroir, à un bébé qui ne parle pas, à notre chat ou notre animal de compagnie, à notre doudou (ou à celui de notre enfant), à un objet inanimé quelconque. On peut aussi l'écrire sur un morceau de papier que l'on va brûler, ou aller le crier dehors en pleine campagne pour évacuer la pression.

Plus compliqué, mais nettement moins prise de tête : on peut aussi jouer franc-jeu à la personne qui veut nous confier un secret, en lui disant que non, on ne sait génétiquement pas garder un secret ! Mais qu'on ne le confiera qu'à une personne super-extérieure qu'elle ne connaît pas. Comme ça, tout le monde saura à quoi s'en tenir.

Alissa Brissat