Car la recherche sur les scolioses est à un tournant de son histoire : bientôt, on pourrait ne plus parler de maladie » idiopathique « , c’est-à-dire de cause inconnue. Car pour la première fois, une origine génétique, que la fréquence des cas familiaux (40%) laissait supposer depuis longtemps, est démontrée scientifiquement. Ainsi, en 2011, le Pr Patrick EDERY, généticien au CHU de Lyon, montrait que le défaut de deux gènes, l’un situé sur le chromosome 5 et l’autre situé sur le chromosome 3, est responsable de certaines formes familiales de la scoliose idiopathique. Cette année, en 2015, le Pr Florina MOLDOVAN, du CHU Sainte Justine à Montréal a identifié précisément le gène situé sur le chromosome 5.
La scoliose est une déformation de la colonne vertébrale dans les trois dimensions de l’espace, qui survient et se développe pendant la croissance.
· Dans 70 % des cas, la scoliose est dite » idiopathique » ; ce n’est pas une maladie car nous n’en connaissons pas la cause, mais un symptôme.Son évolution est variable, souvent favorable avec des traitements simples, mais quelquefois sévère et nécessitant une intervention chirurgicale. Dans 20 % des cas, elle apparaît dans le cadre d’une maladie connue dont elle est une des conséquences.
· La scoliose n’est pas une maladie rare. C’est une maladie fréquente qui atteint environ 1 à 3% des enfants dans la population générale. Elle touche 4 filles pour un garçon. Elle apparait le plus souvent à la puberté, sur un enfant en bonne santé, constituant souvent un drame personnel pour cet enfant à ce stade de son développement Il existe une prédisposition familiale.
· La scoliose est enfin une maladie complexe aux multiples mécanismes et perturbations associées qui peuvent être la conséquence ou la cause de la déformation.
Mieux comprendre pour mieux traiter : De nouvelles pistes thérapeutiques sont déjà poursuivies. Ces pistes passent par le diagnostic précoce et donc le développement de tests simples qui vont permettre d’identifier, parmi les enfants atteints, ceux dont la scoliose va évoluer et nécessitera un traitement (corset, chirurgie) vs ceux dont la scoliose n’évoluera pas. Aujourd’hui, faire la différence n’est pas toujours possible et cette incapacité entraîne une réduction de la qualité de vie de ces jeunes patients souvent contraints à des traitements lourds et handicapants. Le message de l’importance du diagnostic précoce s’adresse au professionnels comme aux parents, qui peuvent identifier les signes évidents (Voir sur le site de la Fondation ).
Identifier les facteurs pour personnaliser les traitements : L’identification d’un facteur génétique pointe l’importance de l’examen systématique précoce et répété de tous les frères et sœurs d’un enfant atteint de scoliose idiopathique. Mais, des facteurs d’ordre endocrinien, biomécanique, neurologique, métabolique et autres interviennent aussi parfois dans l’apparition et l’aggravation de la maladie. Ils ne sont actuellement toujours pas identifiés. Mieux les identifier, permettra de mieux traiter, de manière personnalisée.
La scoliose, un enjeu de santé publique : Pour mieux traiter la scoliose il faut mieux connaître et savoir reconnaître les signes de la maladie.
· Ainsi, il y a » les vraies et les fausses » :Ce n’est pas parce qu’un enfant » se tient mal » qu’il a une scoliose… L’attitude scoliotique peut aussi être due à une inégalité de longueur des membres inférieurs ou un problème au niveau du bassin. Ces problèmes corrigés, la « scoliose » disparaît et l’attitude scoliotique n’évolue jamais en scoliose. Il est tout aussi grave d’étiqueter "attitude scoliotique" une véritable scoliose qui va continuer d’évoluer alors qu’un traitement bien conduit l’en aurait empêché que d’appeler "scoliose" une banale attitude scoliotique et d’imposer des traitements fastidieux inutiles.
· il y a les idées fausses et les idées reçues : Inaptitude au sport ? Le cartable est-il coupable ? Techniques miracle ?
Autant de questions sur lesquelles il est important que les médecins experts répondent.
L’objectif de cette Journée est donc de faire avancer la recherche sur la cause des scolioses, de faire le point sur les pistes thérapeutiques, plus ciblées, plus précoces et moins invasives avec la mise au point de tests de dépistage, des mesures de prévention, et l’espoir d’éviter dans un certain nombre de cas des traitements chirurgicaux lourds. » Grâce à la Fondation Cotrel, les chercheurs, ont ainsi le privilège de se réunir, de discuter et de partager leurs savoirs » (Pr Florina Moldovan).
Source : Communiqué Fondation Yves Cottrel Auteur: Nicole Priollaud *Réunion le 3 décembre 2015, 11h à la Fondation del Duca – 10, rue Alfred de Vigny – Paris 8e
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