Ces chercheurs du King’s College de Londres viennent d’identifier une variante génétique qui fera l’objet de toutes les attentions. En effet, ce variant du gène KLF14 régule les centaines de gènes qui eux-mêmes contrôlent la quantité et la localisation du stockage des graisses chez la Femme. De ce variant, découlerait en partie la silhouette mais plus sérieusement le risque d’obésité et de troubles métaboliques. Ces conclusions, présentées à la Réunion annuelle de l’American Society of Human Genetics (ASHG), devraient, à terme, permettre de développer un modèle complet et prédictif de la façon dont les gènes influent sur le risque de surpoids et de diabète de type 2 chez les femmes.
Plus précisément, les différents allèles ou versions entraînent des modes de stockage différents des cellules adipeuses. Si ces différences entre les allèles ne sont pas associées à des changements de poids global ou d’indice de masse corporelle, ils ont une incidence certaine sur le tour de taille des femmes, explique le Pr Kerrin Petit, chef du Groupe de recherche en génomique du King’s College de Londres et auteur principal de l’étude.
La variante est située près du gène KLF14, qui code pour une protéine qui régule directement l’expression de centaines d’autres gènes dans les tissus adipeux. De plus, l’expression de KLF14 et les effets induits sur le tissu adipeux sont déterminés par la version du gène hérité de la mère (l’allèle du père ne modifie pas le taux de la protéine régulatrice).
Les chercheurs identifient la relation entre la variante proche de KLF14, la localisation de la masse adipeuse et le risque de diabète de type 2 via une grande étude d’association du génome sur une large population. Comme avec la plupart des études de ce type, l’effet sur le risque de diabète apparaît modeste, mais statistiquement significatif :
· Selon la variante, la graisse s’accumule autour des hanches, dont la graisse abdominale, façonnant une silhouette en forme de poire et le risque de diabète de type 2 est plus faible.
· Une autre variante est associée avec moins de graisse centrale mais un risque significativement plus élevé de diabète de type 2.
Des implications importantes avec l’opportunité d’approches personnalisées de détection et de traitement des troubles métaboliques : » Si nous sommescapables d’identifier les gènes et les protéines impliqués dans le risque de diabète, même pour un sous-ensemble de personnes, nous pourrons être en mesure de développer des approches de prévention et de traitement personnalisées plus efficaces « .
Seulement les femmes et pour quelles raisons ? L’équipe est en train d’étudier pourquoi la variante ne semble affecter que les femmes. Probablement en cause, des niveaux plus élevés d’un microARN précurseur de la protéine KLF14, que chez les hommes. Cela suggère la possibilité d’un effet de seuil sur le risque de diabète, un seuil rarement atteint chez les hommes. Autre hypothèse, les niveaux d’une autre protéine, spécifique au sexe et pouvant interagir avec la protéine KLF14 de manière à augmenter ou réduire ses effets.
Source: American Society of Human Genetics 2015 Annual Meeting 10-oct-2015 Genetic variant shown to influence women’s body shape and diabetes risk (Visuel Plymouth University)
Lire aussi : DIABÈTE: Traitement personnalisé, pancréas artificiel et chirurgie bariatrique, 3 axes d’avenir -