Esther Tellermann publie Sous votre nom aux éditions Flammarion.
Nous n’avions plus
d’hypothèses
voulions couvrir
notre
disparition
d’Est en Ouest
dans des étalons
d’argent
des filigranes
d’écaille
nous voulions
épuiser notre
innocence.
Certains atteignaient
la chose
derrière les yeux
L’homme est un
reste
de l’homme
réduit à sa question
la bouche et les mains
pleines
d’ombre
retournant sans cesse
aux champs
noirs
n’entendant
l’excès des soifs
là où l’on fait silence
il parle
Parle
des vagues contre
les sépultures
comme on voit
monter du plus profond
des tourbes
les couronnes.
Ressacs ont découvert
nos sanctuaires
et nos nuits
je te lis
comme on se couche.
De légendes en
légendes et
d’incendie en
incendie
ils cherchaient
à ne pas faire mourir
la parole.
Certains avaient échangé
les pénitences les
exils
d’Ouest en Est
dans les orientations
les motifs des
parties basses
je vous
inventais
Esther Tellermann, Sous votre nom, Flammarion, 2015, pp. 41 à 44
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