Mélenchon «prêt à aller en prison à la place des salariés d’Air France»

Publié le 14 octobre 2015 par Particommuniste34200

LE SCAN POLITIQUE – Le co-fondateur du Parti de gauche ne décolère pas après l’interpellation de six employés soupçonnés d’avoir participé aux violences contre les dirigeants de la compagnie. «Je leur dis de recommencer», dit-il ce mardi matin.

L’arrestation, à 6 heures du matin lundi, de six employés d’Air France soupçonnés d’avoir participé à l’agression des dirigeants d’Air France continue de susciter des remous à gauche du PS. Lundi, déjà, plusieurs responsables politiques, dont Cécile Duflot, étaient montés au créneau pour déplorer les conditions d’interpellation des salariés. Ce mardi matin, sur BFM-TV, c’était au tour de Jean-Luc Mélenchon de faire entendre sa colère.

«Retenir cinq gars qui défendent leur emploi, une nuit entière, c’est un abus», a débuté le co-fondateur du Parti de gauche, alors que la garde à vue des employés se poursuit. «Dans un état de droit, il y a des procédures qu’on doit respecter. On ne va pas chercher à 6h du matin, dans leur lit, des gens qui n’ont aucunement l’intention de s’enfuir», a-t-il ajouté. «Ce sont juste des gens qui ont défendu leur droit à leur emploi, à leur salaire».

«Je leur dis de recommencer»

Quid de la violence, symbolisée par la chemise arrachée du DRH de la compagnie aérienne? «Moi, je leur dis de recommencer, et de ne pas céder à la peur», répond Mélenchon. «Pensez à ces types! Vous trouvez normal que dans la même entreprise où l’on met cinq types en prison pour avoir arraché une chemise, le même type se soit augmenté de 400% son salaire parce qu’il est PDG? Il y a un minimum de dignité à reconnaître aux gens!». Mieux, l’ancien candidat à la présidentielle se dit prêt à «aller en prison avec ces salariés, et même à leur place». «Moi ça va, mes enfants sont élevés. Qu’est-ce qu’ils ont fait pour mériter ça, eux, sinon défendre leur droit à l’existence? Je veux bien y aller à leur place».

Pour finir, Jean-Luc Mélenchon s’en est à nouveau pris au premier ministre, qu’il avait déjà qualifié de «garde-chiourme» d’Air France. «Manuel Valls est allé rouler des mécaniques en disant que c’étaient des voyous. On ne l’a pas entendu parler comme ça quand c’était Cahuzac (…) Le seul voyou là-dedans, c’est celui qui parle comme cela», a-t-il lâché. «Lorsqu’on est premier ministre, on n’arrive pas en condamnant des gens avant même de les avoir jugés! La réalité, c’est qu’il faut faire peur aux ouvriers, aux salariés, pour que d’autres n’aient pas idée de leur arracher la chemise».


Un syndicat porte plainte contre Mélenchon

Après les propos de Jean-Luc Mélenchon sur BFM-TV, un syndicat de dirigeants de TPE, «Les 97%», a annoncé le dépôt d’une plainte. «Ces incitations à l’agression et ce discours de haine, systématiquement dirigé contre les chefs d’entreprises, est insoutenable et doit êtyre sévèrement condamné», assure le syndicat dans un communiqué, ajoutant que les propos de l’ancien candidat à la présidentielle «nuisent à la sécurité des chefs d’entreprises».