Comédie dramatique française de Maïwenn avec Vincent Cassel, Emmanuelle Bercot, Louis Garrel, Isild Le Besco, Ludovic Berthillot, Romain Sandère, Michael Evans, Norman Thavaud, Aymeric Dapsence, Vincent Lacombe, Laetitia Dosch, Paul Hamy, Dani
Synopsis : Tony est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendante du personnel médical et des antidouleurs, elle prend le temps de se remémorer l’histoire tumultueuse qu’elle a vécue avec Georgio. Pourquoi se sont-ils aimés ? Qui est réellement l’homme qu’elle a adoré? Comment a-t-elle pu se soumettre à cette passion étouffante et destructrice ? Pour Tony c’est une difficile reconstruction qui commence désormais, un travail corporel qui lui permettra peut-être de définitivement se libérer …
Le scénario est co-écrit par Maïwenn et Etienne Comar. Le film était présenté en Compétition au Festival de Cannes 2015. L’actrice Emmanuelle Bercot y a obtenu le prix d’interprétation féminine . Le film sort le 21 octobre 2015. Il est distribué par StudioCanal. La bande annonce est ici
Mon Roi est un film d’amour. Un amour inconditionnel, fort, et explosif. Maïwenn ne fait pas du cinéma, on a l’impression qu’elle s’en moque. Maïwenn filme la vie, l’amour. On sent la femme amoureuse derrière la caméra. Elle filme ses acteurs, les pousse à bout. Elle les aime. Le film provoque des émotions, des chocs, il bouscule. La réalisatrice cherche à attirer le spectateur, elle le séduit avec des grosses ficelles. Tout est outrance dans son film. La rencontre, l’exaltation, les prises de médicaments, la naissance, le divorce… Les scènes d’amour sont passionnelles, les scènes d’hystérie too much, les scènes de violence sont intenses. Même au début de l’histoire, on sent la tension et l’attirance intense de ce couple. Le couple est à lui seul un excès, une avocate limite bourgeoise et un bad boy séduisant. Les scènes de rééducation viennent couper un peu cette exaltation. Quant au rapprochement de l’avocate parisienne Tony avec les autres blessés issus des cités dans son centre de rééducation, perso je n’ai pas compris.
Le film débute sur l’accident de ski de Tony. Le violent accident est suggéré. On retrouve très vite Tony en centre de rééducation. La rééducation physique et morale est difficile. Maïwenn filme en gros plan le genou (je-nous) abimé de Tony, et propose des flashback sur l’amour fou puis la destruction de ce couple. La reconstruction physique avec ses gros plans est fragmenté comme l’histoire de Tony et de Georgio. Tony est avocate pénale, on s’en rend compte vraiment dans la dernière partie du film (?) . Une dernière partie qui tombe, d’ailleurs, un peu comme un « soufflé ». Elle tombe amoureuse au premier regard. Georgio est excessif, c’est un séducteur, un flambeur, un manipulateur, un menteur . Il vit à fond les choses. Il aime et déteste avec excès. Il se drogue, il vit la nuit, le jour. Georgio a besoin de ses amis, de sa femme, de ses maitresses. Et puis l’écart se creuse. Les envies sont différentes. La descente du couple est à l’image de l’exaltation du début.
Vincent Cassel nous offre une performance étonnante. Il est Georgio. Séduisant, violent, animal. Pour lui seul, le film vaut d’être vu si vous avez un doute. Emmanuelle Bercot donne tout. On le sent. Elle incarne cette femme amoureuse corps et âme, sous l’emprise de ce séducteur, avec beaucoup de justesse. Louis Garrel a un rôle plus léger par rapport a ses autres rôles. La talentueuse Isild Le Besco a un rôle à la limite de la figuration.
J’aime les films de Maïwenn. Celui ci ne fait pas exception. Mon Roi est un film fort, un film d’amour, un film sur l’amour. Il va forcément divisé. Le cinéma de Maïwenn on aime ou pas mais au moins il provoque des émotions. Et puis il y a Georgio…