Fargo // Saison 2. Episode 1. Waiting for Dutch.
La première saison de Fargo était merveilleuse mais partir sur une saison 2 avec une histoire complètement différente était un risque, celui de perdre ce qui avait déjà été construit pour partir sur quelque chose de décevant. Par change, ce premier épisode est parfait. Il n’y a rien à redire tout au long de ce premier épisode, rappelant à la fois pourquoi on est tombé sous le charme de la première saison de Fargo mais aussi pourquoi cette série fonctionne. L’ouverture de cet épisode par exemple fait partie de ces moments assez surprenants qui permettent à la série de nous surprendre et de nous offrir de quoi avoir envie de voir la suite. Car c’est un enjeu forcément important. La saison semble délivrer aussi quelque chose de complètement différent des années précédentes en se concentrant sur des intrigues peut-être plus politiques, plus mystérieuses que les autres. En tout cas, tout au long de cet épisode, la seule chose dont on a envie c’est d’enchaîner avec l’épisode suivant. Jimmy Carter, Ronald Reagan, des personnages qui influencent ce premier épisode de façon presque étrange. En nous plongeant dans l’Amérique de 1979, Fargo change là aussi drastiquement de point de vue. Mais l’on retrouve la légèreté et l’humour de la première saison. Vous savez, ce côté un peu satirique par moment d’un genre plutôt bien maîtrisé.
Une grand partie de l’histoire qui s’installe dans Fargo est avant tout due à la tension entre les intrigues que les personnages développent chacun de leurs côtés. C’est d’ailleurs une série qui maîtrise plutôt bien les choses de ce point de vue là et je ne m’y attendais pas nécessairement au premier abord. Au fur et à mesure que cet épisode avance, que l’on respire la culture de l’Amérique profonde, on a l’impression que Fargo se transforme en une sorte de western sans pour autant en être totalement un non plus. Il a énormément de belles choses dans cet épisode mine de rien et l’envie d’en voir encore plus reste belle et bien présente. Les personnages ont tous quelque chose à nous raconter, notamment Rye. Ce dernier est coincé, tout comme son business familial. Fargo part encore une fois du point de vue d’un personnage qui a une vie coincée, dans laquelle cela manque un peu d’action. Rye va donc tout faire afin de sortir de cet état statique et nous démontrer que son activité peut réellement grandir. Visuellement, Fargo continue de surprendre. Pas seulement du point de vue des décors, mais aussi de l’intention qu’il y a bien souvent derrière chacune des scènes de cet épisode. Rien à redire, tout est soigné et millimétré. Le Waffle Hut est à côté de ça le genre de lieux parfait pour situer des crimes ou des trucs du genre.
Accessoirement, nous avons l’enquête, la façon dont toute l’histoire se déroule autour du Waffle Hut et j’en passe des meilleurs. Lou a de son côté une théorie (assez logique d’ailleurs) sur ce qui s’est passé et pourquoi ce massacre est arrivé. Mais encore une fois, Lou, comme son beau père, Hank Larsson, sont des personnages très ancrés dans cette aventure et qui étrangement donnent beaucoup plus le ton de la saison que je n’aurais pu l’imaginer. Je ne m’attendais pas du tout à ce que Fargo délivre une saison 2 aussi soignée, aussi perspicace dans sa manière de traiter les personnages et les intrigues. Je pense que c’est pile poil ce qu’il fallait attendre de la part de cette série et pile poil tout ce qu’il faut tant dans le registre du thriller, de la comédie potache. Il y a des excès dans certains personnages et leurs personnalités comme avec Karl Weathers, le conspirationiste du coin. J’ai littéralement adoré ce personnage et je ne pense pas que je suis le seul. Finalement, cette saison 2 de Fargo ne pouvait pas mieux démarrer que de cette façon. Chacun a sa place, quelques éléments surprenants viennent se glisser au milieu d’un récit à la narration complexe et pourtant, toujours bien construite.
Note : 9/10. En bref, retour dithyrambique qui ne tombe pas dans les problèmes qu’a connu True Detective avec sa saison 2.