Le portrait comme arme politique. Si tous les moyens sont bons pour s'emparer du pouvoir, les Médicis ont préféré s'approprier les arts pour asseoir leur autorité à Florence au XVIe siècle : une réhabilitation par l'image, subtilement habile en vue de la conquête à venir. Aux visages crispés et stoïques du début du siècle succèdent ainsi des mises en scène héroïques, représentant la puissance d'hommes de guerre au service d'Alexandre et de Côme comme pour soumettre leurs derniers pourfendeurs. À mesure que la dynastie s'affirme, l'art du portrait se démilitarise et s'accorde à l'image de la cour: luxe, élégance et raffinement, jusque dans les moindres détails. Les visages se déclinent, toujours avec la même opulence, parfois peints sur cuivre ou même sur lapi-lazuli, laissant une trace indélébile de cet âge d'or à la postérité.
" Quand les portraits offrent à la fois ressemblance et beauté, on peut dire que ce sont des œuvres exceptionnelles et que leurs auteurs sont des grands peintres. "Vasari, Les vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, 1568 .
S'ouvrant à d'autres formes d'art comme la musique ou la poésie, le portrait se double progressivement d'une signification précise, souvent plus complexe qu'il n'y paraît. Si rien n'est laissé au hasard dans sa composition (qu'il s'agisse de l'expression, de la posture ou du cadrage), c'est qu'il transcrit, plus que toute autre forme artistique, l'essor de la société de cour grand-ducale et l'affirmation de la noblesse de ceux qui la composent. Prompt à saisir l'air du temps comme l'essence de son modèle. Avec des prêts exceptionnels de la part des Musées de Florence, de la Royal Collection, du Louvre ou du Städel Museum à Francfort, ne vous faites pas prier pour aller admirer ce panorama de l'art florentin; d'autant plus dans l'intimité d'un hôtel encore imprégné de l'atmosphère d'une demeure habitée. Pas de manières entre nous.